Pourquoi nous ne sommes pas ensemble?

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Parmi les 88 questions posées à Vladimir Poutine lors du direct ce vendredi, il y avait également des questions préparées par des invités étrangers.

Le dixième direct des questions-réponses à la télévision du Premier ministre de Russie a duré 4 heures 32 minutes. Vladimir Poutine a eu le temps de réponde à 88 questions, qui concernaient notamment les législatives passées, les prochaines présidentielles, les projets politiques et la politique étrangère de Russie. Les questions des invités étrangers – écrivain publiciste Marek Halter et politologue allemand Alexander Rahr – ont permis au chef du gouvernement de formuler les problèmes clés des rapports entre la Russie et l’Europe.

A une réplique de Marek Halter sur l’aptitude de Poutine, une fois président, de dire aux jeunes, comme l’a fait en son temps le général De Gaulle: «Je vous ai compris», Vladimir Poutine a répondu: «Souvent nous réagissons tardivement, en disant que nous avons compris et en cherchant à corriger les fautes, à apporter des correctives. Il faut le faire certes, mais je voudrais que nous donnions un pronostic de l’évolution de la situation dans le pays, dans l’économie, la politique, en matière de l’essor des instituts démocratiques et relevions à temps les défis. En même temps, il faut, évidemment avoir du respect pour la minorité, ne pas la repousser, et ne pas la laisser au bord de la vie politique. Et alors il ne faudra peut-être pas présenter ensuite des excuses».

Des obstacles administratifs

Le politologue d’Allemagne Alexander Rahr a généralisé dans sa question au Premier ministre les problèmes du bouclier anti-missile, les activités de Gazprom, les inégalités au niveau des régimes de visas. Par exemple, les Africains et les Latino-Américains peuvent voyager librement en Allemagne, tandis que les Russes – non. Sa question était: pourquoi donc ne sommes-nous pas toujours ensemble?

«Pourquoi ne sommes-nous pas ensemble?», s'est interrogé Poutine. «D’abord, il y a des raisons purement technologiques: l’un de nos Empereurs disait à son fils - tous craignent notre énormité. Il en est toujours ainsi. Ensuite, la première puissance mondiale, les Etats-Unis, regarde avec soupçon du côté de notre potentiel nucléaire et je pense qu’ils font une erreur grave en considérant qu’il faut d’abord nous enlever notre potentiel nucléaire et après nous traiter comme un possible allié. C’est une mentalité prisonnière de l’époque de la guerre froide. Et c’est cela encore qui ne permet pas à l’Europe de nous voir comme un réel allié en puissance.

Quand l’URSS s’est démembrée, je pensais qu’il n’y aurait pas de limites nous empêchant d’être ensemble. Mais les suspicions du passé ne nous laissent pas développer nos rapports. Une intégration dans le cadre des valeurs chrétiennes est fort demandée. J’ai été très impressionnée par la position de l’ex-chancelier allemand Helmut Kohl qui parlait du caractère incontournable des rapports plus étroits entre l’Europe et la Russie. Que la Russie doit-elle faire? Faire moins peur aux voisins, il faut nous débarrasser de l’image de l’Empire. Cela empêche l’Europe aussi  de coopérer avec nous – en Europe sont intégrés beaucoup de novices européens venus avec leurs grains de beauté d’autrefois. Je veux rétorquer au réalisateur Nikita Mikhalkov: la Russie n’est pas un lien entre l’Ouest et l’Est. C’est une force autosuffisante, indépendante dans le monde. Elle porte en elle des éléments de caractère eurasiatique, qui sont des facteurs supplémentaires de notre compétitivité, et nous allons en profiter lors de la création de l’Union Eurasiatique».

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