Vladimir Poutine répond aux questions des Russes - SYNTHESE

© RIA Novosti . Aleksey Nikolskiy / Accéder à la base multimédiaPremier ministre Vladimir Poutine lors d'une séance annuelle de questions-réponses avec la population
Premier ministre Vladimir Poutine lors d'une séance annuelle de questions-réponses avec la population - Sputnik Afrique
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Le premier ministre russe Vladimir Poutine a répondu jeudi à 88 questions posées par ses concitoyens lors de sa "ligne directe" diffusée par deux télévisions et trois radios russes.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a répondu jeudi à 88 questions posées par ses concitoyens lors de sa "ligne directe" diffusée par deux télévisions et trois radios russes.

La séance a duré 4 heures et 32 minutes, il s'agit d'un nouveau record de durée de cette émission qui s'était déroulée pendant 4 heures et 26 minutes en 2010.

25 des 88 questions ont porté sur le bilan des législatives du 4 décembre, la prochaine présidentielle du 4 mars où M.Poutine briguera un nouveau mandat, les partis russes, les projets de M.Poutine et d'autres questions politiques.

Moderniser la Russie

La Russie a besoin de réformes structurelles, a déclaré le premier ministre. Selon lui, il est indispensable de réformer la société, de renforcer le système politique, d'élargir la base des institutions démocratiques et de moderniser la vie de la société russe, en premier lieu ses aspects politique et économique.

Commentant l'effondrement de l'URSS, il a estimé qu'il aurait fallu lutter pour l'intégrité de l'Union soviétique de façon "continue et persistante" et lancer en temps opportun les réformes économiques et démocratiques.

Libéraliser le système politique

M.Poutine a appelé à assouplir la procédure d'enregistrement des petits partis russes tout en mettant en garde contre la création de partis selon un principe régional, surtout dans les républiques à majorité ethnique, ceci pouvant provoquer une recrudescence nationaliste.

Il a jugé inutile de censurer l'Internet, une mesure techniquement difficile à réaliser et incorrecte politiquement. "Si les autorités (…) n'aiment pas ce qui se passe sur le Web, il n'y a qu'un moyen de le contrer, c'est d'y présenter d'autres opinions (…) pour les problèmes d'actualité, et de les rendre plus intéressantes", a-t-il noté.

Manifestations, signe de démocratie

Quant aux manifestations contre les résultats des législatives, le premier ministre a déclaré n'y voir rien d'extraordinaire. Le fait que les citoyens expriment leur point de vue, commentent ce qui se passe dans le pays, dans son économie, dans sa vie sociale et politique, c'est tout à fait normal, tant que l'on agit conformément à la loi, a ajouté le chef du gouvernement.

Toutefois, il a ajouté que ces manifestations de protestation visaient en réalité l'élection présidentielle russe de 2012.

Résister à l'influence politique étrangère

Le système politique russe doit être modifié de façon qu'il puisse résister à l'action de forces extérieures qui tentent d'influencer les processus politiques en Russie, a déclaré M.Poutine. Les "révolutions de couleur" sont le résultat d'une stratégie de déstabilisation de la société, émanant de l'étranger.

Il a comparé les représentants de l'opposition intransigeante, dont l'activité est financée depuis l'étranger, à des bandar-logs (des singes surnommés "le Peuple sans Loi" dans le Livre de la jungle écrit par Rudyard Kipling).

Le résultat des législatives crédible, mais il faut enquêter sur les fraudes

Commentant le déroulement des élections à la Douma (chambre basse du parlement russe) et les importantes manifestations de protestation contre le bilan officiel des législatives, le premier ministre a estimé que les résultats du scrutin reflétaient l'équilibre réel des forces politiques en Russie, mais que toutes les questions controversées devaient être examinées par la justice.

 

Rendre les élections plus transparentes

M.Poutine a insisté sur la nécessité d'accroître la confiance du peuple dans le pouvoir.

Il a proposé d'installer des webcams dans les bureaux de vote pour la présidentielle de 2012 et de garantir que l'opposition ait la possibilité de contrôler tout ce qui se passe dans les bureaux de vote conformément à la loi.

Les gouverneurs de régions ayant obtenu de mauvais résultats aux législatives du 4 décembre devraient démissionner, puisque cela témoigne d'un soutien faible ou nul de la part des habitants de sa région.

Promesses pour la présidentielle 2012

M.Poutine a promis de coopérer avec l'ensemble des forces politiques du pays comme il l'a déjà fait lors de ses deux mandats précédents (2000-2008), en cas de son élection à la magistrature suprême en mars 2012.

M.Poutine a assuré qu'il quitterait son poste s'il perdait le soutien des électeurs.

D'autres questions étaient consacrées aux problèmes économiques, au logement, aux soins médicaux payants, au paiement des salaires et aux rentraites, ainsi qu'à la réforme de la police.

Croissance économique

M.Poutine a annoncé que le PIB russe devrait augmenter de 4,2 à 4,5% au terme de l'année 2011.

Il a annoncé qu'un projet de loi prévoyant l'introduction d'un impôt sur les grandes fortunes devrait être soumis à la Douma (chambre basse du parlement russe) en 2013, après la création d'un cadastre des biens immobiliers.

Oligarques
Le premier ministre a reconnu que des oligarques russes avaient créé des fortunes par des méthodes malhonnêtes. Mais une confiscation de ces biens aurait des conséquences encore plus graves. "Il n'est pas question de nationaliser quoi que ce soit, il faut obliger les oligarques à respecter les lois et à payer les impôts, cela nous permettra de régler les problèmes sociaux", a-t-il déclaré.

Relations avec les Etats-Unis et l'UE

La Russie souhaite poursuivre le dialogue avec les Européens et les Etats-Unis, même si ces derniers "n'ont pas besoin d'alliés, mais de vassaux", a indiqué le premier ministre.

"Les Etats-Unis commettent une lourde erreur en présumant qu'il faut d'abord nous priver de notre potentiel nucléaire avant de nous considérer comme un éventuel allié. C'est une mentalité digne de la guerre froide. Elle empêche l'Europe de coopérer avec nous comme avec un partenaire", a poursuivi M.Poutine.

Il a toutefois assuré que l'intégration sur l'espace eurasiatique était inévitable et vitale.

La Russie n'est pas un pont entre l'Orient et l'Occident, mais une force indépendante et autosuffisante. "C'est la raison pour laquelle nous entendons créer une Union eurasienne", a conclu M.Poutine.

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