La Chambre des représentants des minorités nationales d'Estonie a réclamé mercredi des excuses au président du pays Toomas Hendrik Ilves qui avait auparavant qualifié le russe, parlé par 30% des habitants du pays, de "langue des occupants".
"En tant que président de l'Etat estonien, vous devez expliquer votre position au peuple estonien et présenter vos excuses à la partie de la population dont la langue est celle "des autorités d'occupation", selon vous (…). Les tentatives de justifier le traitement inéquitable des minorités nationales en Estonie par une prétendue occupation sont inacceptables. Les pays civilisés les considèrent comme des manifestations de racisme et de xénophobie", a indiqué la Chambre dans une déclaration.
Les propos du président Ilves ont outragé la population russophone d'Estonie, estiment les auteurs de la déclaration. Le président est le garant de la constitution estonienne qui interdit de léser les droits des gens quelle que soient leurs religion, langue, race, origine ethnique, etc., ont-ils estimé.
Le président Ilves a déclaré samedi, dans une interview au journal suisse de langue allemande Der Bund, que le russe, la "langue des autorités d'occupation", ne pouvait pas être la seconde langue officielle en Estonie. Il a noté que les Russes avaient longtemps été l'ethnie au pouvoir en Estonie, et que certains d'entre eux regrettaient d'avoir perdu leurs privilèges.
