La ville d'Ouglitch dans l'histoire russe

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Voix de la Russie poursuit son cycle d’émissions consacrées aux cités russes anciennes, grands centres du tourisme international. Nous vous parlerons aujourd’hui de la vieille cité d’Ouglitch située dans la région de Iaroslavl.

Quand on regarde aujourd’hui les bulbes dorés du Kremlin d’Ouglitch, on a du mal à imaginer la tragédie qui s’était jouée ici à la fin du 16e siècle. C’est précisément à Ouglitch que s’est rompu le fil de la dynastie des Rurikides qui avaient gouverné le pays sept siècles durant. C’est ici que fut tué le successeur d’Ivan le Terrible, son fils cadet Dmitri.

A la mort en 1584 du tsar Ivan IV dit Le Terrible, seuls ses deux enfants à savoir le tsarévitch Fédor, le fils de son épouse adorée Anastasie et le tsarévitch Dmitri, le fils âgé de cinq mois de la dernière tsarine Maria de la famille Nagoï, restaient encore en vie. Fédor était l’héritier en ligne directe. C’est un homme pieux et falot. Le tsar Ivan connaissait bien son fils qui était d’un naturel doux, ne voulait pas du out devenir tsar et préférait prier dans le silence. C’est pour cette raison que la tsar Ivan a crée de son vivant un Conseil composé de cinq personnes qui devait assister le jeune souverain. Boris Godounov qui un plus d’être un prétorien d’Ivan le Terrible, était le beau-frère de Fédor, faisait également partie du Conseil. A la mort de son père, le jeune Dmitri et sa mère, ont été déportés à Ouglitch ou ils avaient à leur disposition le domaine des tsars. Un clerc nommé par Godounov faisait office d’économe. Selon les témoignages des contemporains, le jeune tsarévitch se montrait cruel et aimaient malmener les animaux et les humains. Dmitri ressemblait beaucoup à son père et n’avait rien en commun avec son frère Fédor qui ne manifestait aucun goût pour la chose publique. Miné par sa maladie, Fédor n’avait pas d’enfants et c’est Dmitri qui devait monter sur le trône de Russie à la mort de son frère. On, le 15 mai 1591 la gamin de huit ans est découvert mort par sa mère. Il avait la gorge tranchée. Une foule s’assemble à ses cris. Pris de colère, les gens commencent à tout détruire sur leur passage. Les citadins arrivent de tourtes parts aux sons du tocsin du clocher de l’église du Sauveur. Le tsarévitch n’était pas seul à verser son sang. Tous les hommes de Godounov ont été littéralement mis en pièces. Les gens croyaient que la mort de l’héritier d’Ivan le Terrible était dans leur intérêt. Le bulletin officiel disait que le tsarévitch s’était blessé en jouant dans un accès d’épilepsie. Les historiens restent toujours divisés à ce sujet, note le directeur du musée d’histoire et d’architecture d’Ouglitch.

Certains historiens privilégient la version de l’accident alors que d’autres estiment que c’était un meurtre. Parfois Boris Godounov n’est pas mis en cause et on en accuse une obscure tierce force aspirant à déstabiliser la situation ce qui fut finalement chose faite.

Une troupe a été dépêchée d’urgence à Ouglitch pour réprimer la révolte. Accusée de rébellion, la tsarine a été séquestrée dans un couvent comme moniale. Les auteurs des troubles furent exécutés et on s’en est même pris à la cloche qui sonnait le tocsin. C’était la tradition en Russie à cette époque. La cloche fut retirée du campanile, eut la langue coupée et reçut publiquement des coups de knout. Bref, on infligeait aux cloches le même genre de torture qu’aux humains. La cloche coupable fut reléguée dans le lointain Tobolsk en Sibérie. Les objets de l’exposition en mémoire de l’église du Tsarévitch Dmitri sur le Sang sont un rappel des événements tragiques de 1591. Érigée un siècle après sa mort, l’église se trouve sur l’emplacement de sa mort. Ses fresques racontent l’histoire de la mort du dauphin, précise Victor Erokhine.

L’église est un monument au tsarévitch Dmitri. Elle contient peu de monuments historiques et culturels mais ils sont tous chargés d’une grande valeur symbolique comme la cloche dont le tocsin avait annoncé la mort du tsarévitch. Elle était restée pendant 300 ans dans son exile sibérien avant de regagner sa ville natale d’Ouglitch à la fin du XIXe siècle. Le reliquaire qui avait servi à transporter les cendres de Dmitri déjà béatifié 15 ans après sa mort d’Ouglitch à Moscou, est une autre pièce historique de valeur. Le transfert a eu lieu après le renversement de l’imposteur  pour le dénoncer et calmer le pays. Vassili Chouïski montait sur le trône deux jours plus tard.

Le kremlin d’Ouglitch date du 15e siècle. C’était jadis un puissant ouvrage de fortification avec de nombreuses tours, solides murailles et pont-levis. Il n’en reste plus que quelques églises, comme celle de la Transfiguration du Sauveur avec sa magnifique iconostase dorée.

Ouglitch a un charme particulier en hiver. En févier s’y déroule le festival des «Joutes d’hiver». La Volga est déjà prise de glaces et les gens font du patin. On peut également pêcher dans les trous de glace, faire de la luge et se promener en quadra cycles. Les hôtels ne manquent pas mais on peur particulièrement recommander «La Riviera de la Volga» qui a la réputation d’être le meilleur hôtel de tout l’Anneau d’Or (circuit touristes autour de Moscou). Construit dans un style classique, il est à pic sur la Volga. L’hôtel propose un service de spa et des bains russe et oriental. Le prix de chambre est de 50 dollars par personne en période hivernale. Les endroits gastronomiques ne manquent pas non plus à Ouglitch. Il s’agit surtout des restaurants «Domaine russe» et «La vieille ville» qui proposent une cuisine russe traditionnelle à ces prix défiant ceux de Moscou. En quittant Ouglitch n’oublier pas d’acheter quelques souvenirs et notamment les fameuses poupées d’Ouglitch, Le petit marché se trouve à droite du Kremlin sur le chemin du débarcadère.

© Photo: "Voix de la Russie"
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