La RDC au bord d'une nouvelle guerre civile?

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Aujourd'hui notre commentateur Alexeï Grigoriev vous propose de se rendre en République Démocratique du Congo (RDC) qui risque de se retrouver au bord d'une nouvelle guerre civile.

Aujourd'hui notre commentateur Alexeï Grigoriev vous propose de se rendre en République Démocratique du Congo (RDC) qui risque de se retrouver au bord d'une nouvelle guerre civile. A la fin de l'émission retrouvez notre rubrique «Afrique, les Echos de la Semaine». Nous attendons vos commentaires à l'adresse électronique yazon@ruvr.ru .

Après plusieurs jours de retard le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le pasteur méthodiste Daniel Ngoy Mulunda a finalement annoncé hier dans l'après-midi les résultats des élections présidentielles et législatives du 28 novembre dernier en RDC. Un journaliste local a fait preuve d'un bon sens d'humeur en comparant le président de la Céni au «commandant de bord d'un gros avion, un Jumbo 747» qui «va bientôt atterrir sur l'aéroport international de la Céni». Le président sortant Joseph Kabila a remporté les élections avec le score de presque 49% de suffrages. Kabila renoue ainsi avec son succès de 2006 lorsqu'il est devenu vainqueur des premières élections libres de l'histoire de la république.Le mandat du président Joseph Kabila a officiellement expiré le 7 décembre à minuit… Agé de 78 ans Etienne Tshisekedi qui a totalisé 32,33 % des suffrages, est devenu deuxième en laissant derrière 10 autres candidats à la présidence. Selon la Céni le taux de participation est assez élevé: presque 60% d'électeurs inscrits se sont déplacés le jour du scrutin dans le pays et à l'étranger. Ces résultats doivent encore être validés par la Cour Suprême de Justice qui désignera le 17 décembre prochain le vainqueur définitif.

Les Congolais percevaient ces élections comme une chance de finir avec le marasme et la division politique qui a régné dans le le pays tous les cinquante ans de son indépendance. Les Occidentaux qui ont investi 1,3 milliards de dollars dans l’organisation de ce scrutin, comptent, eux aussi, sur la stabilité politique de la RDC. Mais il paraît que ces espoirs soient vains. Tout de suite après les élections trois candidats ont déclaré vouloir demander leur annulation pour cause de nombreuses violations et fraudes. Ce n'était que le début. Le pays semble être en train de replonger dans le chaos. Etienne Tshisekedi en est l'un des premiers initiateurs. En accusant la Céni d'avoir falsifié les résultats des élections notamment à Kinshasa où il avait recueilli plus de voix que Joseph Kabila, Tshisekedi s'est proclamé vainqueur dès vendredi ce qui revient à déclarer la guerre à son adversaire. Le même jour il y a eu des heurts entre ses partisans et la police dans les quartiers pauvres de la capitale congolaise. Les tirs de feu ont été échangés. En même temps des militaires en arme de la Garde républicaine ont été postés à des carrefours menant à la résidence du président Joseph Kabila, située à la Gombe, dans le quartier kinois des ministères et des ambassades. Etienne Tshisekedi semble convaincu à 100% du succès de son entreprise parce qu'il a décidé de ne pas s'adresser à la Cour Suprême qui est pour lui une institution «apprivoisée» par Kabila. La RDC vit aujourd'hui la situation qu'a récemment connue la Côte d'Ivoire. Après que le président sortant Laurent Gbagbo ait refusé de transmettre les rênes du pouvoir au vainqueur des élections présidentielles Allassane Ouattara dont la victoire avait été reconnue par les communautés internationale et africaine, le pays s'est retrouvé au bord du crise. Il a fallu cinq mois et des efforts énormes pour normaliser la situation. C'est pourquoi la question de savoir si la RDC reproduira le sort de la Côte d'Ivoire n'est pas superflue. Elle se pose à toutes les élites politiques congolaises y compris à l'Eglise catholique qui joue un rôle primordial dans la vie sociale et politique du pays. Mais voici que Monseigneur Nicolas Djomo, le président de la conférence épiscopale du Congo, a annoncé lors d'une messe de vendredi que l'Eglise prenait ses distances par rapport à l'affrontement politique qui s'annonce.

L'Eglise catholique qui a dépêché presque 30.000 observateurs sur le terrain le jour des élections, annonce maintenant qu'elle garde sa neutralité ce qui ne fera qu'aggraver la situation dans le pays. Les Congolais sont appelés à faire preuve de réserve notamment par l'Union européenne, l'Union africaine, la Communauté de développement de l'Afrique australe et par d'autres organisations régionales. Le ministère russe des Affaires étrangères a également fait une déclaration. «Moscou surveille la situation dans laquelle s'est retrouvée la RDC après les élections et espère que les forces politiques du pays prendront toutes les mesures suffisantes pour ne pas soustraire la situation du champ constitutionnel et éviter qu'elle se détériore, et ne pas admettre le retour des violences», lit-on dans un communiquée diffusé le 6 décembre dernier.
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