Deux fois le chiffre seize pour que la Russie puisse intégrer l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a fallu seize ans pour surmonter tous les obstacles et arriver au terme des négociations, et c’est le 16 décembre que la conférence ministérielle de l’OMC devra se prononcer sur la demande russe.
Une soixantaine d’Etats ont participé aux négociations sur l’accession de la Russie à l’OMC. Ces négociations sont les plus importantes de toute l’histoire de l’organisation. Au cours des neuf dernières années, c’est Maxime Medvedkov qui a présidé le groupe de travail russe. Selon lui, ces neuf ans étaient les plus difficiles.
«Vous vous rappelez que l’année 2007 a été marqué par une certaine tension dans les relations avec certains de nos partenaires», dit-il dans un entretien à Voix de la Russie. «Après, il y a eu des événements au Caucase, le conflit entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud ce qui a eu un impact sur les négociations et a entraîné un certain retard».
Plus d'opposition de la Géorgie
Les derniers obstacles à l’adhésion russe à l’OMC qui étaient liés à la position de la Géorgie, ont été levés le 18 novembre dernier, lorsqu’un accord russo-géorgien sur un contrôle douanier à la frontière a été signé. Les documents finaux devront être signés en été prochain. Il subsiste pourtant des doutes quant à l’opportunité de l’adhésion russe à l’OMC. Maxime Medvedkov est convaincu que la période transitoire aidera les producteurs russes de s’adapter rapidement à la nouvelle situation. A l’issue de cette période transitoire, la Russie deviendra membre de l’OMC à part entière et, à ce titre, pourra influencer directement la prise des décisions au sein de l’organisation.
«L’adhésion à l’OMC comporte beaucoup d’avantages, et surtout deux qui sont les plus importants», poursuit Medvedkov. «Le premier, c’est qu’on aura la possibilité de faire tomber des barrières qui existent pour nos produits et services à l’étranger. Nous participons activement au commerce international. Nos entreprises vendent leurs produits partout dans le monde ce qui n’est pas au goût de tous les pays. Ceux-ci érigent donc toutes sortes de barrières qui ne sont pas conformes aux règles de l’OMC. Ce sont ces barrières-là que nous devrons lever. L’OMC est là pour nous aider à le faire. L’adhésion favorisera la création de nouveaux emplois et générera de nouveaux revenus pour nos compagnies. Le deuxième avantage, c’est qu’on pourra participer à l’élaboration des règles du commerce international. On essayera de faire en sorte que ces règles tiennent compte au maximum des intérêts de nos producteurs».
