L'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos) est prête à fournir une fusée-porteuse lourde Proton pour la mission européenne d'exploration martienne ExoMars, en échange de sa participation au projet aux côtés de l'ESA et de la Nasa, a annoncé jeudi à Paris Franco Bonacina, porte-parole de l'ESA.
"Les Russes s'engagent à mettre en disposition un lanceur Proton pour la mission de 2016. Bien sûr, ils ont besoin d'avoir quelque chose en retour. Ce sera le contenu scientifique, l'instrumentation scientifique, la possibilité d'intégrer les scientifiques russes dans les équipes existantes", a indiqué M.Bonacina à RIA Novosti, à l'issue de négociations russo-européennes sur la participation russe au projet américano-européen ExoMars.
Le projet ExoMars prévoit l'envoi de plusieurs sondes vers Mars, dont la première, Mars Trace Gas Orbiter, est destinée à étudier la composition de l'atmosphère martienne. La réalisation du projet a été remise en question après que la NASA, qui devait lancer cette sonde au moyen d'un lanceur Atlas V, a renoncé à ce tir en 2011, faute de financement.
Les négociations russo-européennes ont débouché sur la mise en place de deux groupes de travail. Un groupe sera chargé du côté scientifique de la mission et l'autre étudiera "la faisabilité technique du lanceur Proton pour la mission 2016", a ajouté M.Bonacina. Toutefois, aucun accord n'a été signé, selon lui.
Les groupes de travail présenteront un rapport en février 2012 aux dirigeants des agences spatiales européenne, américaine et russe, a précisé M.Bonacina.
Le directeur adjoint de l'Institut russe de recherches spatiales Oleg Korablev a antérieurement annoncé à RIA Novosti que les chercheurs russes souhaitent adhérer au projet ExoMars. Cela encouragera la réalisation du programme russe d'exploration de la Planète rouge et en réduira les frais, selon lui.