Le Parquet estime avoir bien travaillé et disposer des preuves irréfutables concernant les deux coupables. Mais les militants de la défense des Droits de l’homme ne sont pas de cet avis. Ils rappellent que Vladislav Kovaliov s’était plaint des pressions que lui faisaient subir les enquêteurs et n'a pas reconnu sa culpabilité. Quand à Konovalov, il a nié sa complicité dans les explosions à Vitebsk et donnait des dépositions contradictoires concernant l’attaque terroriste à Minsk.
Pavel Cheremet, célèbre journaliste russe et biélorusse, qui avait personnellement fait l’expérience des persécutions de la part des services spéciaux biélorusses, doute également du bien fondé de la sentence. «La société doute que les accusés qui doivent passer par les armes soient les vrais auteur de l’attentat», dit-il. «L'enquête a été bouclée tellement vite, que les séances qui se tenaient pratiquement à huis clos et le verdict rendu par le tribunal, suscitent beaucoup d’interrogations».
Condamnés à tort?
«Les avocats sont sûrs que le tribunal a condamné à mort des innocents et font valoir le fait que les images filmées par les caméras de surveillance dans le métro sont l’unique argument de l’accusation. On peut mettre en doute la qualité de l’enregistrement et de la possibilité d’identification des personnes qui y figurent. En outre, selon les données des expertises, aucune trace d’explosif ou de poussière d’explosion, n’a été découverte sur Konovalov. Cela fait douter du bien fondé du verdict», estime l’ex-Ambassadeur des États-Unis en Biélorussie David Swartz. «J’ai vu sur Internet que les experts russes qui avaient étudié l’enregistrement de l’incident dans le métro de Minsk, n’ont pu identifier personne. Certes, le terrorisme est un crime horrible mais le cas échéant, nous n’avons aucune preuve irréfutable de complicité de Konovalov et de Kovaliov».
Les militants des droits de l’homme pointent également du doigt la possibilité d’une erreur judiciaire. Une collecte des signatures en bas de la demande de grâce des condamnés se poursuit en Biélorussie et dans d’autres pays. 40.000 signatures ont déjà été collectées. Les experts rappellent que l’histoire connaît pas mal des cas retentissants d’exécution des innocents. Et chaque fois la vérité dans ces affaires éclatait trop tard.