Le comité d’enquête de Russie, en charge de l'affaire concernant le député de la Douma d'Etat Andreï Lougovoï, a établi qu'il avait été victime d'un attentat et empoisonné au polonium. Le Comité d’enquête ne précise pas cependant qui se tient derrière ce crime. Mais Lougovoï a sa version des faits.
Cette information a été donnée par le porte-parole officiel du Comité d’enquête de Russie Vladimir Markine. Selon lui, les enquêteurs possèdent des preuves que Lougovoï avait été empoisonné au polonium radioactif lors de ses contacts avec Alexandre Litvinenko.
Une version différente des faits en Grande-Bretagne
Les Britanniques ont leur propre version. Ils sont persuadés qu’Andreï Lougovoï est impliqué dans l’empoisonnement de Litvinenko. Les enquêteurs essayaient d’exiger l’extradition du Russe, mais Moscou a refusé, se référant à la Constitution nationale qui interdit de livrer des citoyens russes à d’autres pays.
Andreï Lougovoï a affirmé dans l’interview à Voix de la Russie qu’il était satisfait par la décision du Comité d’enquête russe, et a recommandé aux Britanniques de regarder plus attentivement du côté de Boris Berezovski. C’est cet oligarque fugitif que Lougovoï considère comme le commanditaire de l’assassinat.
«Durant ces cinq années je ne cessais d'affirmer être victime dans cette affaire», précise Lougovoï. «Je crois que le système judiciaire britannique avait instruit ce crime d’une manière unilatérale. M’ayant accusé de tout, il n’a même pas essayé d’élucider les motifs. Et plus le temps passe, plus je suis persuadé que l’une des versions chez nous et chez les Britanniques doit quand même concerner Berezovski. Litvinenko était le principal témoin, et en fait le seul, du fait comment il obtenait l’asile politique. Et on comprend que Berezovski est le grand gagnant dans toute cette affaire».
Le député et membre du comité pour la sécurité à la Douma d’Etat Alexeï Rozouvan est persuadé que les enquêteurs russes avaient accompli un grand travail d’investigation. Il appelle logiques leurs conclusions, suivant lesquelles Lougovoï serait la victime et non pas l’auteur du crime.