Les frères musulmans sauveront le régime politique en Egypte

Les frères musulmans sauveront le régime politique en Egypte
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Mahmud Guzlan, l’un des leaders de l’aile politique des Frères musulmans commente les résultats du premier scrutin à la chambre basse du parlement après la chute du régime de Hosni Moubarak.

La première étape des législatives se termine ce mardi en Egypte. Les premières élections après le renversement du président Hosni Moubarak à la chambre basse du parlement, qui ont commecé la veille, se dérouleront jusqu’à la fin de l’année dans plusieurs régions du pays. Une forte participation électorale a été enregistrée hier dans les bureaux de vote, qui étaient restés ouverts jusqu’à neuf heures du soir partout dans le pays. Le bilan préliminaire sera dressé dans les jours à venir, mais il n'y a aucun doute que le Parti de la liberté et de l’équité, porte-parole des Frères musulmans, serait le favori de la course électorale. Les leaders du parti ont passé toute la journée avec les électeurs ayant interdit tacitement les interviews.

L’un des leaders de l’aile politique des Frères musulmans Mahmud Guzlan à commenté au Caire ce scrutin historique.

- M. Guzlan, vous êtes l’un des leaders de l’organisation que pratiquement tous les experts considèrent comme le favori de la course électorale. Or, d’après les résultats des sondages en prévision du scrutin, vous gagnerez au maximum 40% des suffrages, c’est-à-dire vous n’aurez pas de majorité écrasante au parlement. Qu’en pensez-vous ?  

- Il est très difficile de faire des pronostics. Les changements sérieux se sont opérés dans la société égyptienne après le renversement du président Hosni Moubarak. Leurs conséquences sont imprévisibles. Nous comptons sur un tiers des sièges au parlement. Nous ne déclarons pas que nous pouvons ou voulons gagner la majorité. Sous Hosni Moubarak le gouvernement voulait démontrer au monde extérieur et à la société égyptienne que les Frères musulmans étaient dangereux et rêvaient de renverser le régime et de s’emparer du pouvoir. Il n’en est pas ainsi, loin s’en faut. Les Frères musulmans n’aspirent pas à s’emparer du pouvoir. Nous ne comptons que sur 30% ou 35% des suffrages. Nous saurons les résultats dans les jours à venir.  

- Votre organisation propose-t-elle des initiatives pour mener des réformes sérieuses dans le système politique égyptien ?   

- Nous proposerons immédiatement après les élections de transformer l'Egypte en une république parlementaire et non pas présidentielle. Il faut apporter des correctifs à la Constitution. L’Egypte était une république pendant près de 60 ans et chaque nouveau président devenait dictateur. Nous voulons mettre fin à ce pouvoir des pharaons. 

- Vous insistez toujours sur le transfert au plus vite du pouvoir provisoire par les militaires aux civils ? 

- Pas «au plus vite». Nous nous rendons compte du vide des institutions d’Etat en Egypte. Dans ce contexte un vide encore plus sérieux du pouvoir peut entraîner une anarchie. Nous voulons faire en sorte que les institutions du pouvoir soient formées le plus vite possible. Alors le Conseil militaire de l’Egypte pourra transférer le pouvoir.    

- Faut-il alors annuler l’état d’urgence ? 

- Il faut annuler l’état d’urgence. Il a été introduit il y a plusieurs décennies et au moins 45.000 personnes étaient arrêtées sous Hosni Moubarak. Des centaines de nos militants ont été jugés par les tribunaux militaires et mis en prison. 3000 personnes ont été torturées à mort en réclusion. L’état d’urgence est un grand mal pour l’Egypte.

- Non seulement à l’étranger, mais aussi en Egypte, certains ont peur de la victoire des islamistes. Les libéraux et la gauche craignent le passage à un Etat religieux. Les protestations contre cette tendance prennent parfois des formes extrêmes. Ainsi, la jeune Egyptienne Magti a diffusé sa photo nue sur Internet. Pour exprimer sa protestation.

- Nous voulons qu’une société civile soit formée en Egypte. Et nous voulons également que la charia soit la loi essentielle. L’Egypte ne sera ni une théocratie ni une dictature militaire. Les libertés fondamentales des citoyens seront fondées sur les principes et les normes de l’islam. Les libertés sont nécessaires mais pas à tel point que l’a fait la jeune fille que vous avez évoquée…
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