Nord Stream: nouvel itinéraire d’acheminent du gaz russe en Europe (5)

Nord Stream: nouvel itinéraire d’acheminent du gaz russe en Europe (5)
Nord Stream: nouvel itinéraire d’acheminent du gaz russe en Europe (5) - Sputnik Afrique
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Comme tous les pays, la Russie n’a aucun intérêt à vendre ses hydrocarbures à un prix dérisoire : cela reviendrait pour l’Etat russe à partager sa rente monopole sur les richesses naturelles avec les pays importateurs.

Comme tous les pays, la Russie n’a aucun intérêt à vendre ses hydrocarbures à un prix dérisoire : cela reviendrait pour l’Etat russe à partager sa rente monopole sur les richesses naturelles avec les pays importateurs. Or, c’est ce que cherchent à obtenir les pays transitaires, tels que l’Ukraine et la Biélorussie, qui exigent des remises sur le prix du gaz en utilisant tous les leviers, y compris le fait que la Russie est contrainte d’exporter son gaz vers Europe via leur territoire. Dans ces conditions, le projet Nord Stream acquiert une importance politique et économique. Après la mise en service des deux tubes du gazoduc passant par la mer Baltique, la Russie sera à même de fournir directement en Europe 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce qui est très considérable étant donné les volumes actuels des exportations russes : l’Ukraine assure notamment le transit de 120 milliards de mètres cubes de gaz par an.

Toutefois, Vladimir Revenkov, directeur du département des marchés gaziers de l’Institut de l’énergie et des finances, estime que tout n’est pas aussi simple.

L’Allemagne développe le réseau gazier, notamment les systèmes NEL et OPAL, par lesquels le gaz russe sera acheminé via le territoire allemand en Pologne et en République tchèque. De ce fait, il y aura deux voies pour acheminer le gaz russe en Pologne. Il pourra transiter aussi bien par l’Allemagne que par la Russie et la Biélorussie. La République tchèque pourra également recevoir ce gaz. Autrement dit, les deux systèmes d’acheminement de gaz entreront en concurrence, ce qui est plutôt négatif. Mais c’est l’Europe. Elle a initié la libéralisation des marchés gaziers dans le but de renforcer la concurrence parmi les exportateurs. L’Europe en profitera : le prix du gaz baissera. Il s’agit donc de mener une politique très intelligente. Il se pourrait que l’on ne doive pas chercher à augmenter massivement les exportations du gaz russe. Il faut peser le pour et le contre afin d’agir dans l’intérêt de l’économie russe et de la Russie en général.

On a commencé à évoquer la poursuite de la conquête de l’Occident par le gaz russe pratiquement juste après que les plans de la construction de Nord Stream avaient été rendus publics. Il était notamment question de livrer le gaz russe sur les îles Britanniques, qui sont reliées au continent par deux gazoducs. Ainsi, les fournitures de gaz sur le marché britannique s’effectuent déjà. Qui plus est, le système de gazoducs Interconnector, passant par la Belgique, permet d’effectuer le transit de gaz dans les deux sens. Et quand la conjoncture sur les marchés gaziers britanniques et européens le justifie, le gaz passe du marché britannique sur le continent, alors qu’initialement le cas de figure inverse était envisagé.

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