Selon une version officielle, le spécialiste d’audit de la société Hermitage Capital, Sergueï Magnitski est mort dans la maison d’arrêt «Matrosskaïa tichina» de Moscou d’une insuffisance cardio-vasculaire en novembre 2009. A ce jour, deux personnes sont accusées de négligence: un employé de la maison d’arrêt Dmitri Kratov et le médecin traitant Larissa Litvinova. Au Conseil des droits de l’homme du président de Russie qui mène une enquête indépendante, on est formel: la dernière à voir Magnitski vivant était une autre femme médecin Alexandra Gaouss. Magnitski assurait qu’on voulait le tuer. Gaouss a fait état de son comportement inadéquat et a constaté une «psychose aiguë», à la suite de quoi, Magnitski, menotté a été transféré dans un box spécial, où il a été battu à mort. Les défenseurs des droits de l’homme sont persuadés que Gaouss n’avait pas de raisons pour cela et doit par conséquent assumer la responsabilité pour la mort du détenu.
La semaine dernière le Conseil des droits de l’homme du président de Russie a tenue une réunion spéciale sur «l’affaire Magnitski». Il a été décidé de former des groupes de travail avec le Comité d’enquête de Russie, ainsi qu’avec le Parquet, précise le président du Conseil Mikhaïl Fedotov.
«Le fait que le Comité d’enquête et le conseil vont coopérer dans le cadre de l’instruction, donne un espoir que l’enquête pourra aboutir. Nous devons savoir tout et être sûrs que les conclusions au procès seront correctes et vraies. Nous tenons aussi à ce que la société en soit persuadée. Le Comité d’enquête a soumis au Parquet l’acte d’accusation à l’encontre de Litvinova et Kratov dans le cadre d’un dossier d'enquête spécial. Il peut y avoir d’autres accusés, si les enquêteurs trouvent d’autres personnes impliquées dans ce crime.
La veille, le Fonds d’investissement Hermitage Capital a publié un rapport «Les tortures et l’assassinat de Magnitski». Ce document contient, selon les auteurs, des témoignages du fait que les autorités russes n’ont fait aucun cas des plaintes du juriste tué dans la maison d’arrêt. Le membre du Conseil des droits de l’homme, Valéry Borchtchev a noté que certaines données de ce rapport n’étaient pas connues du Conseil auparavant. Les défenseurs des droits de l’homme sont convaincus que Magnitski est mort des suites du passage au tabac dans la maison d’arrêt. Ils insistent que ce fait soit soigneusement instruit.
Une affaire qui a fait des vagues à l'étranger
«L’affaire Magnitski» est connue bien au-delà de la Russie. Et son élucidation doit permettre de prendre toutes les mesures pour exclure que des gens placés en détention provisoire soient tués, considèrent les défenseurs des droits de l’homme. Précédemment, on a appris la décision du Conseil des droits de l’homme du président de Russie, du Comité d’enquête et du Parquet de Russie de former un groupe spécial pour résoudre rapidement les cas de personnes qui tombent malades se trouvant en détention. Le délai de l’enquête de la mort de Sergueï Magnitski a été prolongé jusqu’à janvier 2012.