Les perspectives d’extension du secteur russe en Arctique

Les perspectives d’extension du secteur russe en Arctique
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La superficie totale du secteur russe en Arctique, y compris l’espace maritime, est supérieure à 6 millions de kilomètres carrés. Selon les estimations, c’est là que sont concentrées les principales réserves d’hydrocarbures et d’autres ressources minérales.

La superficie totale du secteur russe en Arctique, y compris l’espace maritime, est supérieure à 6 millions de kilomètres carrés. Selon les estimations, c’est là que sont concentrées les principales réserves d’hydrocarbures et d’autres ressources minérales. Leur extraction assure déjà près de 20% du PIB de la Fédération de Russie et 22% des exportations russes. Toutefois, la population de la région dépasse à peine 1 million de personnes, dont 136.000 sont les représentants des peuples indigènes du Grand Nord. Il existe actuellement une possibilité d’étendre considérablement la zone arctique contrôlée par la Russie. Il suffit de prouver que 1,2 millions de kilomètres carrés des fonds marins situés entre les îles de Nouvelle-Sibérie et le pôle Nord (les dorsales de Mendeleïev et de Lomonossov) constituent l’extension du plateau continental de la Fédération de Russie. La Russie pourra alors rattacher à sa zone économique exclusive des fonds marins riches en gisements de pétrole et de gaz (jusqu’à 5 milliards de tonnes d’hydrocarbures). Toutefois, il est nécessaire que la souveraineté de la Fédération de Russie sur cette zone soit reconnue du point de vue du droit international.

Dès 2001, la Russie a déposé la requête appropriée auprès du Tribunal international du droit de la mer, cependant les experts de l’ONU ont estimé que le dossier russe était incomplet. Les chercheurs russes se sont vus obligés de procéder à une exploration supplémentaire du fond de l’océan Arctique. En août 2007, deux bathyscaphes habités de la série Mir ont effectué une plongée record sur le pôle Nord en atteignant la profondeur de plus de 4.000 mètres et ont planté le drapeau russe sur le fond. Deux députés du parti Russie unie au parlement russe ont participé à cette immersion risquée, et les médias ont déclaré que les échantillons d’eaux et de roches prélevés lors de la plongée, permettraient à la Russie de réintroduire prochainement sa requête à l’ONU en vue d’annexion des nouvelles étendues arctiques. Le journal Krasnaïa Zvezda précise que par le passé la Russie s’est déjà vue obligée de défendre ses droits en Arctique. Dans les années 1920, le pays a été confronté aux revendications norvégiennes concernant la terre François-Joseph. Les Norvégiens ont tenté de hisser les premiers leur drapeau dans l’archipel, mais, par inadvertance, les organisateurs ont expédié des goélettes inadaptées à la navigation dans les glaces, et les navires ont été écrasés par des banquises.

En 1930, le drapeau soviétique y a été hissé le premier, par les membres de l’expédition dirigée par Otto Schmidt. Auparavant, en 1924, le Commissariat du peuple aux Affaires étrangères de l’URSS avait rendu public un mémorandum qui énumérait les îles de l’Arctique orientale découvertes en 1913 et 1914 par des explorateurs polaires russes et déclarait leur appartenance à l’URSS. Deux ans plus tard, l’Etat soviétique a déclaré que les frontières du secteur national arctique de l’URSS passaient le long des méridiens depuis les points extrêmes des frontières terrestres du pays jusqu’au pôle Nord. En commentant les résultats de l’expédition Arctique 2007, les fonctionnaires du ministère russe des Ressources naturelles et de l'Ecologie ont déclaré qu’elle avait « permis à la Russie de formuler la requête relative à la dorsale de Lomonossov » et que « le dossier relatif à la requête de rattachement de la dorsale de Lomonossov à la zone économique exclusive de la Russie [était] complet. » On déclarait également que, d’après l’examen préalable du modèle de l’écorce terrestre, la structure de l’écorce de la dorsale de Lomonossov était similaire aux échantillons mondiaux de l’écorce terrestre et que, par conséquent, elle faisait partie du plateau continental russe adjacent.

Par ailleurs, on faisait part des délais définitifs d’achèvement des travaux de recherches : toutes les preuves de l’appartenance de la dorsale de Lomonossov au plateau continental russe devait être réunies d’ici le 1er décembre 2007. Toutefois, il s’est avéré lors de la réunion susmentionnée du Collège maritime que la préparation du nouveau dossier prendrait nettement plus de temps. Selon le directeur de l’Institut russe de recherches océanologiques, « il est prématuré de faire des prévisions concernant les délais d’achèvement des recherches. » C’est seulement en 2012, au plus tôt, que la Russie sera à même de saisir le Tribunal international du droit de la mer en matière de sa requête sur le rattachement des fonds marins situés entre les îles de Nouvelle-Sibérie et le pôle Nord à son plateau continental. Les difficultés liées à l’introduction de la requête auprès l’ONU s’expliquent en grande partie par la complexité du problème scientifique que les géologues russes sont appelés à résoudre.

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