En août 2008, à la suite de l’attaque de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud, des centaines de personnes ont été tuées, des milliers – blessées. Mais cette politique musclée de Tbilissi a apporté un résultat contraire à celui que la Géorgie souhaitait: de nouveaux Etats – l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud – sont apparus sur la carte politique du monde. Et la Russie a défendu alors ces petits peuples, que la Géorgie cherchait à rattacher par la force et privait du droit à l’indépendance durant près de deux décennies après le démembrement de l’URSS.
Selon Dmitri Medvedev, l’opération de coercition de la Géorgie à la paix a apporté un autre résultat important : les frontières de l’OTAN n’ont pas été étendues, comme le voulait la direction de l’Alliance. Medvedev a noté que si la Russie avait hésité en 2008, la donne géopolitique aurait changé, et des ex-républiques soviétiques auraient pu être entraînées dans l’Alliance nord-atlantique. Il aurait notamment été question de la Géorgie et de l’Ukraine, remarque de directeur adjoint de l’Institut des Etats-Unis et du Canada Pavel Zolotarev.
« On entrevoyait une intention claire de la part de Géorgie d’adhérer à l’OTAN. D'ailleurs, l’Alliance a signalé une disposition dans ce sens. La question qui concerne l’Ukraine était résolue de le même façon. Et la Russie n’aurait plus eu d’accès à la mer Noire. La situation géopolitique aurait été différente», analyse Zlotarev. «Et si nous ne reconnaissons pas l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, la Géorgie aurait été en droit – moral et international – de nous demander de partir, n’ayant plus besoin de nos fonctions de force d’interposition. C'est pour cette raison, que la décision d’intervenir dans ce conflit en tant que force de paix a été absolument correcte. On nous a placés devant un tel choix».
Un certain «inconfort»
Dmitri Medvedev a déclaré que la Russie ne se prononçait pas contre l’Alliance nord-atlantique en tant que telle, mais seulement exprimait son inquiétude au sujet de l’apparition à ses frontières d’un bloc militaire et politique qui provoque un «certain inconfort». La Russie a évité une confrontation directe avec l’OTAN, mais elle a une vision différente des tâches dans la sphère de sécurité.
Le dirigeant russe a commenté à Vladikavkaz une autre question préoccupante dans les rapports de la Russie avec les Etats-Unis et l’OTAN. Il a notamment déclaré que la réponse de la Russie au déploiement du système américain de défense antimissile en Europe serait «raisonnable et suffisante», mais ne fermerait pas les perspectives des pourparlers ultérieurs.