Le char soviétique qui se trouvait dans le fond de la Neva pendant près de 70 ans : depuis la Seconde guerre mondiale est remonté à Petersbourg. Selon les experts, c’est la rareté militaire : KV1. Dix chars KV1 se sont conservés dans le monde. Celui-ci est le onzième.
Le char porte le nom du Commissaire du peuple à la défense Klim Vorochilov. Les hitlériens l’ont baptisé de «spectre». Ce char puissant doté d’un canon de 76 millimètres n’avait pas d’analogues avant la guerre. Ses obus frappaient les blindés de la Wehrmacht. Cependant, il s’est avéré à l’issue de la première année de la guerre que ce char invulnérable était trop lourd et il était mis hors de service.
Le char était découvert par hasard sur le dénommé Nevsky Piatatchok où les combats sanglants se déroulaient pendant 400 jours. Les troupes soviétiques essayaient entre septembre 1941 et janvier 1943 de rompre le siège de Leningrad.
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Le renflouement du char était reporté de plusieurs mois vu les problèmes techniques. Or, il fallait le remonter avant la fin de la navigation. Les scaphandriers, les collaborateurs du musée, les militaires ont réfléchi pendant longtemps comment renflouer ce char pesant 50 tonnes à la surface. Le char était presque entièrement couvert de sable et il était impossible de le remorquer. Les scaphandriers ont réalisé les opérations les plus minutieuses, la température de l’eau dans la Neva ayant été près de 0°. A y ajouter la tempête. Ils ont immergé plus d’une fois à 15 mètres de profondeur. Les sapeurs ont examiné le char les premiers. Le char a coulé avec des munitions, raconte Andri Bobroun, chef du service de presse de la Région militaire de l’Ouest.
Les spécialistes du ministère des situations d’urgence ayant pris part au renflouement ont déchargé le reste de l’équipement de combat. On n’a pas découvert de dépouille de l’équipage ce qui porte à croire que les tankistes ont réussi à quitter le char. Il a coulé, le plus probablement, lors du passage du ponton dans la région des combats. Lorsque les numéros des nœuds du char KV1 auront été établis, les collaborateurs du musée pourront se faire une idée du sort de l’équipage et trouveront, peut-être, les proches des tankistes.Le corps du char est rouillé et il faudra le restaurer : remplacer le moteur et l’arme. Les spécialistes ne parviennent pas pour le moment à présiser combien de temps il leur faudra. Or, le char sera mis en ordre, a assuré Oleg Titberia, directeur du musée « Les batailles de Leningrad » où sera exposé le char restauré.