Le relèvement d'orbite de la sonde russe Phobos Grunt, qui reste bloquée sur l'orbite terrestre, s'explique soit par une fuite de combustible soit par le fonctionnement de ses moteurs, a déclaré jeudi l'observateur canadien Ted Molczan sur le site SatObs.org.
"Cela s'explique soit pas le fonctionnement des moteurs, soit par une fuite. Le fonctionnement des moteurs provoque rarement des changements d'orbite si importants, mais un collègue a supposé que l'étage Fregat de la sonde (module de croisière) pourrait se mettre en marche pour stabiliser les propergols", a indiqué M.Molczan.
L'orbite de Phobos Grunt "continue de changer de façon imprévisible", a indiqué l'observateur commentant les données fournies le 17 novembre par le commandement stratégique américain (USSTRATCOM). Selon le commandement, la sonde évoluait jeudi matin sur une orbite d'un périgée (le point le plus proche de la Terre) de 210,3 km contre 209,2 km le 15 novembre, de 207,7 km le 14 novembre et de 206,6 km le 9 novembre, la date de son lancement. Dans le même temps, l'apogée de son orbite ne cesse de diminuer - de 342 km depuis le lancement à 327 km jeudi matin.
La chute des engins spatiaux s'accélère et devient incontrôlable lorsqu'ils descendent à une altitude de 180 km.
Un responsable de l'industrie spatiale russe a indiqué mercredi à RIA Novosti qu'aucune tentative visant à rétablir la liaison avec la sonde n'avait abouti.
Selon un autre responsable, il sera impossible de remettre la sonde sur la direction de Mars après le 21 novembre ce qui rendra inutiles les tentatives pour reprendre le contrôle de l'engin.
Le directeur de l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos) Igor Popovkine a déclaré antérieurement que la sonde ne retomberait pas sur Terre avant janvier 2012. En cas de chute, les débris devraient être désintégrés et n'atteindront pas la surface de la Terre, de l'avis du responsable russe.
La sonde Phobos Grunt, la première sonde interplanétaire russe en 15 ans, a été lancée le 9 novembre depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. La sonde devait prélever des échantillons de sol de Phobos, une lune martienne et les ramener sur Terre dans trois ans.
La dernière mission vers Mars entreprise par la Russie, en 1996, s'était soldée par un échec.