L'opposition syrienne ne doit pas boycotter la mise en œuvre des reformes dans le pays, a déclaré jeudi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une réunion avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
"L'opposition (syrienne - ndlr) ne doit pas boycotter ce processus (de reformes réalisées par les autorités). Tabler uniquement sur l'aide étrangère, c'est absolument irresponsable. Nous l'avons déjà vu en Libye. Malheureusement, ce pays est loin d'être calme. Nous ne voudrions pas que ce scénario se reproduise en Syrie", a indiqué le chef de la diplomatie russe.
M.Lavrov a également fait remarquer que les autorités syriennes devaient agir activement et prudemment en matière de reformes et d'organisation du dialogue national.
"Nous ne pouvons pas dire que rien n'a été fait. La législation sur les partis politiques, les élections et les collectivités locales a été renouvelée. Les dates des élections ont été fixées (…). Les reformes ont lieu", a ajouté le ministre.
Depuis la mi-mars, la Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime en place. Selon l'Onu, la répression de la révolte y aurait déjà fait plus de 3.500 morts. Damas dément se chiffre et affirme que le pays est en proie à des bandes armées financées depuis l'étranger.
En réaction à la poursuite de la répression malgré l'acceptation par Damas du plan arabe de sortie de crise, la Ligue arabe a suspendu samedi 12 novembre la Syrie de ses instances et a appelé ses pays membres à rappeler leurs ambassadeurs à Damas, menaçant le régime syrien de sanctions politiques et économiques.