Les titres du 17 novembre 2011

© RIA Novosti . Ruslan Krivobok  / Accéder à la base multimédiaLes titres du 17 novembre 2011
Les titres du 17 novembre 2011 - Sputnik Afrique
S'abonner
L'Australie base avancée des USA contre la Chine / La situation en Syrie rappelle le scénario libyen / Les informations infondées du rapport de l’AIEA sur l’Iran / Les députés russes planchent sur la création de l'Union eurasienne

Kommersant
L'Australie base avancée des USA contre la Chine

Le président américain Barack Obama est arrivé hier en Australie, écrit jeudi 17 novembre le quotidien Kommersant. Le but principal de sa visite est la signature d'un accord permettant au Pentagone d’utiliser les bases de l’armée australienne sur le continent.

La visite de Barack Obama a été immédiatement associée à la récente déclaration de la Maison blanche sur la nécessité de revoir la politique des Etats-Unis en Asie du Sud-est. "Les ressources militaires américaines sont traditionnellement concentrées en Asie du Nord, a expliqué Patrick Cronin, expert du Centre pour une nouvelle sécurité américaine de Washington. Mais au cours des cinq dernières années les efforts de la Chine dans le domaine de la conception de nouveaux armements ont amené les Etats-Unis à revoir cette doctrine. Désormais, il est question de l’établissement d’une nouvelle stratégie militaire."

De ce point de vue l’Australie est une tête de pont parfaite. Les bases militaires sur le continent sont hors d’atteinte pour les derniers missiles balistiques chinois et permettent à la fois de contrôler les déplacements des navires et des avions de guerre dans les eaux de la mer de Chine méridionale.

Barack Obama et la première ministre australienne Julia Gillard ont visité hier la base militaire de Darwin, dans le nord du pays, et ont signé un accord permettant à l’infanterie de marine américaine d’utiliser ce territoire pour les entraînements et le déploiement d’équipements. Aujourd’hui, le président américain tiendra le discours devant le parlement australien que le service de presse de la Maison blanche a déjà qualifié de "primordial pour comprendre la stratégie américaine dans cette région."

Toutefois, on commence déjà à y voir plus clair dans cette stratégie. La semaine dernière, le Pentagone a annoncé la mise en place d’une nouvelle direction baptisée Air Sea Battle Command. Ce département sera chargé de la préparation des forces de la marine, de l’armée de l’air et de l’infanterie de marine pour repousser une attaque venant de Chine. Pendant un briefing à huit clos au Pentagone, ses représentants ont affirmé que ce nouveau département n’avait pas l’intention de coordonner les "actions militaires contre un Etat concret." Néanmoins, un haut fonctionnaire de l’administration américaine a confirmé que la Chine était la principale cible de cette stratégie.

Selon les experts du ministère américain de la Défense, depuis 2005 l’état-major de l’armée chinoise se prépare à d'éventuelles opérations militaires contre les Etats-Unis. Selon les calculs du Pentagone, au stade initial du conflit qui serait provoqué par le statut de Taïwan, les unités militaires chinoises pourraient tenter de mettre hors d’état de nuire les porte-avions américains, et parallèlement les sous-marins essayeront de bloquer les détroits clés dans la mer de Chine méridionale.

Début novembre, pendant la tournée asiatique du secrétaire à la Défense américain, il a été annoncé qu’après le retrait des troupes d’Irak et d’Afghanistan Washington avait l’intention de projeter à grande échelle des forces dans la région Asie-Pacifique. "Nous élargirons nos capacités dans cette région", a confirmé le chef du Pentagone Leon Panetta.
 
Nezavissimaïa gazeta
La situation en Syrie rappelle le scénario libyen

La Ligue des Etats arabes (LEA) réunie mercredi dans la capitale marocaine Rabat a confirmé sa décision de suspendre la Syrie. La LEA a également appelé ses membres à adopter des sanctions contre le régime de Bachar al-Assad et à rappeler les ambassadeurs se trouvant à Damas, écrit jeudi 17 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La veille, s’efforçant de sauver la situation, les autorités de Damas ont libéré près de 1.200 prisonniers politiques et promis d’autoriser une délégation de ministres arabes, d'observateurs de la LEA et de journalistes étrangers à se rendre en Syrie. Cependant, la Ligue arabe n'a pas modifié sa décision pout autant, car la principale exigence de son plan de paix approuvé par Damas est restée inaccomplie, à savoir la cessation de la violence et l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition.

Les pays arabes n’ont pas encore précisé quelles sanctions ils allaient adopter contre Damas. Il pourrait s’agir non seulement de sanctions économiques (une sorte d’embargo commercial), mais également politiques. En particulier, la reconnaissance internationale du Conseil national syrien formé par l’opposition et basé pour le moment en Turquie. Et associée à la suspension de la Syrie de la LEA, cette démarche pourrait infliger un énorme préjudice au régime syrien qui risquerait de perdre toute légitimité aux yeux des voisins régionaux.

Cette mesure est liée à la domination des monarchies du Golfe au sein de la Ligue arabe, qui considèrent la Syrie comme un vecteur de l’influence iranienne au Proche-Orient et cherchent avec les Etats-Unis à changer le régime à Damas.

Mardi, le prince Turki al-Faisal, ancien chef du renseignement saoudien, a déclaré à Washington qu’al-Assad quitterait inévitablement son poste "d’une manière ou d’une autre." "Les protestations populaires se renforceront, des gens mourront tous les jours", a déclaré le prince. Entre-temps, l’escalade de la violence se poursuit en Syrie, et la situation ressemble à une guerre civile. Et on parle déjà de véritables combats, car les opposants attaquent de plus en plus souvent les unités des forces de sécurité et les convois militaires.

Les représentants de l’Armée syrienne libre (ASL), force d'opposition armée fondée par Riad al-Assad, un colonel déserteur, ont annoncé la création d’un conseil militaire provisoire dont l'action sera axée sur le renversement du président al-Assad. Selon l’agence Interfax, le conseil sera présidé par le colonel lui-même. Il inclura également plusieurs anciens officiers supérieurs de l’armée syrienne. Entre autre, la mission est de sécuriser le patrimoine public et privé, empêcher l’anarchie ou les actes de vengeance après la chute du régime.

La pression extérieure croissante couplée à la consolidation continue des opposants est une mauvaise nouvelle pour le président al-Assad. La situation évolue selon le scénario libyen. La Russie et la Chine sont le seul obstacle à l’adoption de résolutions contre la Syrie par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Rappelons que Moscou estime qu’il est nécessaire de surmonter la crise en Syrie sans ingérence extérieure, grâce au dialogue et aux réformes, et c’est la raison pour laquelle la Russie a soutenu l’initiative de paix de la Ligue arabe.
 
Moskovskie Novosti
Les informations infondées du rapport de l’AIEA sur l’Iran

La réunion du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), essentiellement consacrée au programme nucléaire iranien débute ce jeudi à Vienne. La rencontre se déroulera dans une atmosphère tendue, écrit jeudi 17 novembre le quotidien Moskovskie Novosti. Récemment l’AIEA a rédigé un rapport comportant des évaluations inquiétantes sur le potentiel nucléaire iranien, et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a appelé l’agence à rendre publiques les sources de cette information.

Les autorités russes mettent en doute l’impartialité du rapport. Selon Sergueï Lavrov, ce document utilise des informations déjà publiées à plusieurs reprises dans le seul but de dramatiser le programme nucléaire iranien et de renforcer ainsi la pression sur Téhéran.

Une source familiarisée avec les activités de l’AIEA a déclaré qu’en principe l’agence pourrait puiser des informations n’importe où. Cependant, ces données doivent être authentiques. Les experts de l’organisation utilisent principalement trois sources pour leurs recherches: les observateurs de l’agence, ses analystes, ainsi que les pays tiers. Cependant, dans le dernier cas il est pratiquement impossible de vérifier leur authenticité.

"Admettons qu’un pays X reçoive certaines informations de la part de ses sources, déclare Ivan Trouchkine, expert du centre d’études politiques PIR. Il fait des copies de ces documents et les transmet à l’AIEA." Selon l’expert, ces copies peuvent parvenir même sous une forme manuscrite, la photocopie de l’original pouvant compromettre la source. "L’AIEA interprète et analyse les informations reçues, puis en tire des conclusions, déclare Ivan Trouchkine. Cependant, l’Iran ne les reconnaît pas, il ne répond pas aux questions et exige la présentation des documents originaux."

Une source de l’AIEA qui a souhaité garder l’anonymat a déclaré que pendant le travail sur les documents consacrés au programme nucléaire de tout pays les experts de l’agence respectent un ensemble de procédures afin d’éviter une évaluation partiale. "Nous ne considérons comme absolument fiables que les informations en provenance de nos inspections et les vérifications effectuées par les experts, a-t-il déclaré. Nous considérons cette information comme principale. Les pays membres de l’AIEA qui nous envoient des renseignements aussi bien sur leurs propres programmes nucléaires que sur ceux des autres pays constituent la seconde source d’informations. Cependant, ces informations doivent être minutieusement vérifiées." De plus, selon la source, l’AIEA reçoit des informations du milieu académique et de sources ouvertes, telles que les médias.

"Autre cas de figure: un pays nous envoie des images satellites, a ajouté la source. Ce pays estime que ces photos sont la preuve du développement d'un programme nucléaire sur le territoire en question. Mais nous ne pouvons pas les considérer comme une preuve. Il faut comparer ces images aux photos reçues d’autres sources, et en tirer des conclusions appropriées."

La source affirme que le rapport de l'AIEA ne contenait pas de conclusions formelles, et qui plus est d’éléments accusant l'Iran de développer un programme militaire nucléaire. "En effet, nous avons exprimé une grande inquiétude à l’égard du programme iranien, mais comme auparavant nous espérons que l’Iran écoutera nos préoccupations et acceptera de répondre à nos questions", a ajouté la source.
 
Kommersant
Les députés russes planchent sur la création de l'Union eurasienne

La Russie doit obligatoirement avoir le rôle de centre d’influence au sein de l’Union eurasienne, a conclu la fraction Russie Unie de la Douma (chambre basse du parlement russe) lors d'une table ronde baptisée "Pour l’Union", écrit jeudi 17 novembre le quotidien Kommersant. En tant que futurs pays membres de l’Union, la fraction a mentionné non seulement les anciennes républiques soviétiques, mais également la Bulgarie et même Cuba et le Venezuela. Le parti Russie Unie ne s’est pourtant pas renseigné sur la volonté de ces pays d’adhérer à l’Union eurasienne.

"Il est temps de se pencher sérieusement et discuter en détails les problèmes de la création de l’Union eurasienne", a déclaré à ses collègues et aux experts le président de la Douma Boris Gryzlov. Selon lui, il est déjà possible de passer à la phase de "mise en œuvre de ce grand projet", car "nous disposons de tous les outils et arguments historiques." En termes d’arguments Boris Gryzlov fait référence à "l’histoire commune des pays" apparus dans l’espace postsoviétique, et à la langue russe en tant que "langue de communication interethnique", ainsi qu’à la "coopération économique" en termes d’outils. Toutefois, il a souligné que la notion de l’union ne sous-entendait pas un "Etat commun", mais une "union d’Etats souverains."

"L’Eurasie continentale était et demeure une sphère d’influence de la Russie", a déclaré le directeur général de l’Agence des communications politiques et économiques Dmitri Orlov. C’est la raison pour laquelle il perçoit la nouvelle union comme un "grand pays." Elle s'inscrira dans le prolongement de l’idée de Vladimir Poutine concernant l’espace économique commun qui sera mis en place à partir du 1er janvier 2012 par la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan. Mais dans le but de moderniser la Russie il sera nécessaire d’unir les ressources non seulement avec les anciennes républiques soviétiques, qui font partie de la CEI, estime Dmitri Orlov. Il faut s’unir avec des pays "loyaux aux intérêts économiques russes: la Finlande, la Hongrie, la République tchèque, la Mongolie, le Vietnam, la Bulgarie, Cuba et le Venezuela."

Il s'agit de créer un ensemble formé moins de territoires que de peuples, a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l’Otan Dmitri Rogozine. A cet égard il a suggéré d’être plus attentif à la demande des 20.000 Serbes du Kosovo qui souhaitent obtenir la citoyenneté russe. Selon Dmitri Rogozine, un programme de rapatriement est nécessaire afin que les gens proches de la Russie historiquement, spirituellement et du point de vue civilisationnel puissent s’y rendre.

Selon Sergueï Glaziev, secrétaire général adjoint de la Communauté économique eurasienne (CEEA), la nouvelle union se basera sur l’intégration économique, dont les avantages sont évidents. Ainsi, selon lui, grâce à l’Union douanière formée par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, le commerce réciproque entre ces pays a augmenté de plus de 40%, et les échanges commerciaux entre la Biélorussie et le Kazakhstan ont quintuplé.

"Hormis l’intégration économique, une intégration civile est également nécessaire", affirme Vladimir Pliguine, chef de la commission de la Douma pour la législation constitutionnelle et membre de Russie Unie. Il est convaincu que l’union doit avant tout se faire par la communauté civile, car elle est capable aussi bien de construire que de détruire. Selon lui, 40 ans, dont 20 se sont déjà écoulés, suffisent pour qu’une scission linguistique, culturelle et civilisationnelle définitive se produise entre les anciennes républiques fraternelles.

Les participants à la table ronde n’ont élaboré aucune mesure concrète pour les 20 prochaines années. "L’union sera mise en place, que nous le voulions ou non", a résumé le conseiller du président du parlement kirghiz Maksat Kounakounov. Il a cité Vladimir Poutine: "Ceux qui veulent restaurer l’URSS n'ont pas de tête. Ceux qui ne la regrettent pas n'ont pas de cœur." Et il a ajouté: "Et ceux qui doutent que nous puissions créer une nouvelle union sont des imbéciles."


Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала