La Russie insistera pour que les drones et les plateformes antiaériennes soient mentionnés dans la liste des armes visées par le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), a déclaré mardi à Bruxelles le représentant permanent de la Russie auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine.
"Nous insisterons pour que la liste des armes conventionnelles soit élargie aux nouvelles armes qui ont été créées ces vingt dernières années. Il s'agit des drones, y compris des drones d'assaut utilisés pendant la guerre contre la Libye (…). Nous estimons également que les plateformes antiaériennes qui naviguent dans les mers européennes, méridionales et septentrionales constituent aussi des armes conventionnelles. Nous ne pouvons pas ignorer le danger potentiel que présentent ces bâtiments de guerre", a indiqué M.Rogozine à l'issue d'une réunion du Conseil Russie-Otan.
Le Traité FCE prévoit la limitation de cinq catégories d'armes conventionnelles: chars, véhicules blindés, pièces d'artillerie d'un calibre supérieur à 100 mm, avions de combat et hélicoptères de frappe.
La Russie et l'Alliance "ont plus de doutes et de divergences concernant le Traité FCE" que sur le bouclier antimissile européen, a-t-il ajouté.
"Il n'est pas question de prendre des mesures discriminatoires à l'égard de la Russie. Nous n'accepterons ni les "restrictions de flanc" (restrictions spécifiques imposées aux "zones des flancs", aux marches sud-ouest et nord-ouest de la Russie-ndlr.), ni les mesures visant à empêcher le mouvement des troupes russes en Russie. Nous considérons toutes les tentatives de limiter notre liberté comme les vestiges d'une politique coloniale que nous refuserons net. Nous l'avons clairement indiqué ce mardi aux représentants de l'Otan", a ajouté M.Rogozine.
Signé le 19 décembre 1990 à Paris par 16 Etats membres de l'Otan et six Etats membres du Traité de Varsovie, le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) définissait les quantités d'armements conventionnels stationnés en Europe. En 2007, la Russie a suspendu l'application du Traité FCE au motif que tous les pays signataires n'honoraient pas leurs engagements.