Des calculs permettent d'affirmer que les moteurs de la sonde russe Phobos Grunt, qui a échoué à se placer sur la direction de Mars après son décollage le 9 novembre, sont en marche, provoquant un changement de l'orbite de l'appareil, a annoncé mardi le commandement stratégique américain.
Mardi matin, la sonde évoluait sur une orbite d'un périgée (le point le plus proche de la Terre) de 209,2 km contre 207,7 km la veille et de 206,6 km le 9 novembre, selon le commandement. Dans le même temps, l'apogée de son orbite n'a cessé de diminuer - de 342 km depuis le lancement à 331,8 km mardi matin.
"Si la sonde évoluait passivement, ce serait impossible. Des facteurs non-gravitationnels sont donc à prendre en compte. Un appareil en chute non contrôlée doit perdre de l'énergie (…) et le périgée de son orbite doit diminuer. Mais ce n'est pas le cas", a indiqué un représentant de l'industrie spatiale russe.
Selon un observateur italien, Simone Corbellini, l'apogée de Phobos Grunt a diminué de 342 km à 334 km depuis le 9 novembre, alors que le périgée a augmenté de 206,6 km à 207,8 km.
Le deuxième étage du lanceur Zenit-2SB, qui évoluait sur la même orbite avec la sonde après le lancement, poursuit toujours sa chute à une vitesse d'environ 4 km par jour. Il devrait entrer dans les couches denses de l'atmosphère terrestre entre le 24 et le 27 novembre.
Selon le directeur de l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos) Igor Popovkine, la sonde restera en orbite jusqu'en janvier 2012. Les spécialistes ont jusqu'à début décembre pour la ranimer. En cas de chute, les débris devraient être désintégrés et n'atteindront pas la surface de la Terre, de l'avis du responsable russe.
La chute des engins spatiaux s'accélère et devient incontrôlable lorsqu'ils descendent à une altitude de 180 km.
La sonde Phobos Grunt, la première sonde interplanétaire russe en 15 ans, a été lancée le 9 novembre depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. La sonde devait prélever des échantillons de sol et les ramener sur Terre dans trois ans. Après s'être séparée de son lanceur Zenit-2SB, la sonde devait enclencher à deux reprises son propulseur afin de se placer sur la direction de Mars, ce qu'elle n'a pas réussi à faire. La dernière mission vers Mars entreprise par la Russie, en 1996, s'était soldée par un échec.
