Lors du sommet de l'APEC le Président russe Dmitri Medvedev a noté sa satisfaction de l'entretien avec son homologue américain Barack Obama en trois ans de contacts des deux leaders. Il s'est notamment félicité de la signature du START-3 et de l'accord sur l’adhésion de la Russie à l’OMC. En revanche, la question qui concerne la création du système de défense antimissile (ABM) en Europe reste toujours une pierre d’achoppement dans les relations russo-américaines, selon Medvedev.
«En ce qui concerne le bouclier antimissile, la situation est beaucoup plus compliquée», a indiqué Dmitri Medvedev. «Malheureusement, aucun accord n'a été trouvé sur cette question. Nous ne comprenons pas tout à fait ce que nos partenaires nous proposent. Je pense que nous allons décider prochainement comment la Russie doit réagir à tous les problèmes, liés au système américain de défense antimissile, déployé en Europe. J’ai déjà donné mon évaluation. Mais en ce qui concerne le bouclier antimissile, je crois que nous devrions discuter plus longuement de la façon, dont la Russie doit réagir maintenant à une telle évolution des événements, tout comme après 2015».
La Russie inquiète
La semaine dernière, l’ambassadeur de la Russie à l’OTAN Dmitri Rogozine a déclaré qu’une éventuelle présence de la Marine de guerre des Etats-Unis avec des missiles embarqués dans les mers arctiques suscitait des inquiétudes légitimes de l’élite politique et militaire de la Russie.
La Russie s’oppose à une militarisation de cette région du monde et propose d’en faire un des terrains de coopération économique et scientifique des Etats riverains des mers arctiques.
Infographie: Bouclier antimissile européen: la position russe
Les Etats-Unis ont des navires de guerre, équipés du système DCA et du dispositif antimissile AEGIS, ce qui est une préoccupation pour la Russie, remarque le rédacteur en chef de la revue La Défense nationale Igor Korottchenko.
«Il s’agit d’une menace réelle, étant donné que les bâtiments de la Navy US embarquent le système AEGIS, qui selon ses caractéristiques, est identique à des systèmes qui vont constituer l’essentiel du bouclier antimissile américain, déployé en Europe», précise-t-il. «Pour la Russie, la variante d’une présence permanente de la composante navale du système ABM des Etats-Unis à proximité immédiate de son littoral est inacceptable».
Les autorités russes ne sont pas disposées à se lancer dans une course aux armements en Arctique. Mais pour faire face à la situation qui est en train de se créer, la Russie compte toutefois renforcer son potentiel dans cette région.