Le parti islamiste tunisien Ennahda ("Renaissance") est arrivé largement en tête des élections à l'assemblée constituante, qui se sont tenues le 23 octobre, rapporte lundi la commission électorale tunisienne.
Ennahda, qui a obtenu 89 sièges sur 217, devance les partis Congrès pour la République (29 sièges), Pétition populaire (26 sièges) et Ettakatol (20 sièges).
Selon la commission électorale, le taux de participation aux élections de 23 octobre, premier scrutin depuis la révolution de janvier, était de 54,1%.
L'assemblée nationale tunisienne déterminera la structure politique future du pays, adoptera une nouvelle constitution et réglementera la formation des pouvoirs législatif et exécutif. En outre, les membres de l'assemblée éliront le président par intérim et formeront un gouvernement de transition, avant d'organiser des élections présidentielle et législative. Le processus de transition pourrait durer au moins un an.
Initiés en décembre 2010, des troubles populaires contre les mauvaises conditions de vie, la corruption et le chômage en Tunisie ont fait plus de 80 morts, des centaines de blessés et causé au pays un préjudice économique estimé à 1,6 milliard d'euros.
Le président Zine el-Abidine Ben Ali a quitté la Tunisie, fuyant la révolte populaire (dite "révolution de jasmin"), et s'est refugié avec son épouse en Arabie saoudite le 14 janvier. Le lendemain, il a été destitué par le Conseil constitutionnel du pays.