Les relations entre le Bolchoï et La Scala ont une longue histoire. Tout a commencé par l’échange de tournées en 1964, qui ont connu un tel succès que les deux opéras ont décidé de repéter l'expérience tous les dix ans. Les visites des Italiens en Russie ont continué au début des années 1970, puis à la fin des années 1980 et en 2001 pour reprendre maintenant, au début de la nouvelle décennie. Après le concert du 12 novembre, les Milanais présenteront en décembre sur la scène du Bolchoï deux spectacles de ballet et promettent de revenir avec un opéra en automne prochain.
Diaporama: Le théâtre Bolchoï prêt à rouvrir ses portes
Les musiciens de La Scala ont à leur tête le chef d’orchestre de rayonnement international Daniel Borenboim qui vient d’être nommé à sa direction. Cette grande personnalité musicale est bien connue des Moscovites. Le maître a d'ailleurs de nombreux liens avec la Russie : «Ma femme est Russe et mes enfants sont à moitié Russes. Tous mes grands parents ont également des origines russes, ils ont émigré en Argentine en 1903. C’est dans les années 1960 que je suis venu pour la première fois en Union Soviétique et j’y suis revenu plus d’une fois depuis, mais uniquement en spectateur. Maintenant je suis venu comme chef d’orchestre et c’est un grand honneur pour moi», - a indiqué le maître Borenboim dans une interview à la télévision russe à la veille de sa tournée en Russie. Il a également expliqué le choix du Requiem, la messe des morts, au concert dédié à la réouverture du Bolchoï après la rénovation.
Selon le maître, le Requiem de Verdi, c'est l'une des pièces maîtresses du répertoire de la Scala. Il s'agit donc un choix presque naturel pour l'opéra milanais. Borenboim a par ailleurs insisté sur le fait que le concert au Bolchoï est un grand événement dans sa vie.
D’ailleurs, des interprètes russes et notamment les chanteurs célèbres Mikhaïl Petrenko et Ekaterina Goubanova feront partie des interprètes du Requiem au Bolchoï. La coproduction avec les artistes de La Scala fait également partie des traditions. C’est ainsi qu’on a vu se produire aux différentes années sur la scène milanaise les étoiles russes comme Galina Vichnevskaïa et Elena Obraztsova et sur celle du Bolchoï les brillants Mario del Monaco et Mirella Freni.
Des expositions pour accompagner l'opéra
Outre l'opéra, les spectateurs auront également le plaisir de découvrir des expositions qui accompagnent la tournée de La Scala. Plus d’une trentaine de costumes scéniques pour les meilleurs spectacles des 60 dernières années, dont ceux d’Obraztsova et Freni seront exposées pendant tout ce temps à Moscou. Le Bolchoï présente à son tour les travaux des peintres d’avant-garde qui avaient collaboré avec le théâtre au siècle dernier, mais aussi des plans, dessins et photographies qui racontent l’histoire du théâtre.
Bolchoï et La Scala étaient confrontés tous les deux aux mêmes difficultés en cours de la période de rénovation, sauf que La Scala a fermé et a rouvert ses portes avant le théâtre russe. Et pendant que la scène historique de Moscou était fermée, le théâtre milanais venait en aide aux collègues russes en leur permettant de se produire en Italie. Les deux théâtres entretiennent des relations amicales, car ils ont beaucoup en commun. Ils ont été mis en chantier la même année - en 1776.
