L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié un rapport sur les projets nucléaires de l’Iran. Ce rapport indique que sous le couvert d'un programme nucléaire civil, Téhéran élaborait des vecteurs pour les bombes nucléaires et procédait à la simulation sur ordinateur des essais nucléaires. La communauté occidentale a évalué ces faits comme une tentative de l’Iran de mettre au point une arme atomique. Mais de nombreux experts invitent la communauté internationale de ne pas faire des conclusions hâtives.
Pour la première fois le rapport de l’AIEA formule des accusations directes qui sont adressées à l’Iran. Mais tout ceci ne démontre qu’une seule chose - que l’Iran possède effectivement tout ce qu’il faut pour créer une arme atomique. Rien ne dit que le pays pourra en créer une à l'avenir. Cependant, les experts se demandent si l'on peut faire confiance à ce rapport. Le président de l’institut Minaret for Freedom, Din Ahmad préfère être prudent dans l'analyse de cette situation.
«Certaines informations contenues dans le rapport proviennent, évidemment, des Etats-Unis, qui sont assez hostiles envers l’Iran, et par conséquent, s’appuient à peu près sur les mêmes arguments, qu'ils employaient contre l’Irak. Et ces arguments se sont avérés, disons, exagérés ou interprétés incorrectement par la suite. La même chose se passe ici, mais c’est plus dangereux. Nous espérons que l’AIEA prendra toutes les mesures indispensables pour vérifier les informations, présentées par des Etats adversaires du régime iranien».
Le directeur pour le développement de la science à l’Institut Kourtchatov et vice-président de la société nucléaire de Russie Andreï Gagarinskiï considère que par ses actions et le durcissement continuel des sanctions, les pays occidentaux auraient incité l’Iran à renforcer son potentiel nucléaire.
«A mon avis, un pays comme l’Iran doit aspirer à se doter de l’arme atomique. Les exemples de l’Irak et de la Libye montrent qu’un pays qui ne possède pas de telles armes, est condamné à être attaqué. Malheureusement, le monde opère un tournant, où tous les pays qui veulent l’indépendance, chercheront à se doter d’une arme nucléaire. Prenez, par exemple, la Corée du Nord. Tous les pays font un grand cas d’elle, parce qu’elle a une arme nucléaire. L’Iran y aspire également, sans doute».
L’Iran a réaffirmé mercredi qu'il est prêt à des pourparlers sur son programme nucléaire même après la publication du rapport de l’AIEA. Par ailleurs, Téhéran souligne qu’un dialogue international n’est possible «qu’à des conditions de l’égalité et du respect des droits des pays».