Il y a 200 ans l'armée de Napoléon quittait Moscou...

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« Ils ont mérité de demeurer invaincus ». C'est le titre de l'exposition d'art militaire russe qui s'est ouverte à Moscou dans les locaux de la représentation de la région de Kalouga auprès du gouvernement russe.

« Ils ont mérité de demeurer invaincus ». C'est le titre de l'exposition d'art militaire russe qui s'est ouverte à Moscou dans les locaux de la représentation de la région de Kalouga auprès du gouvernement russe. Parmi les nombreux invités de l'exposition il y avait les attachés militaires des ambassades française et allemande en Russie. Notre correspondent Igor Yazon l'a également visitée.

L'exposition de la peinture russe est consacrée à la Campagne de Russie de 1812 dont les 200 ans sont fêtés l'année prochaine. En inaugurant l'exposition le gouverneur de la région de Kalouga Anatoly Artamonov a cité le célèbre enseignant et historien Alexeï Troïtski qui avait dit que «Napoléon est venu de Paris et a battu en retraite à Karija». Le nom du village de Karija dont les origines remontent au 16 siècle et qui se trouve près de la ville de Maloyaroslavets, est largement ignoré alors que c'est ici que s'est déroulée la bataille du 24 octobre 1812 entre les armées russe et française. La victoire des troupes russes dans cette bataille a marqué un tournant décisif dans la guerre...

La guerre dont on fête le bicentenaire l'année prochaine, s'est déroulée notamment sur le sol de Kalouga, poursuit Anatoly Artamonov. La bataille de Maloyaroslavets est devenu ce tournant qui a déterminé l'issue de la guerre en faveur de l'armée russe. On peut donc dire que ce n'est pas à Moscou mais à Karija que Napoléon a commencé sa retraite de la Russie. Personne ne met en doute les qualités d'un grand stratège qu'est Napoléon. Partout dans le monde ce personnage n'est pas perçu uniquement comme un conquérant qui a causé de grandes souffrances aux habitants des pays notamment ceux d'Europe et de la Russie. Les Russes disent à propos d'une personne qui a échoué qu'elle «a atterri dans une mare». Ce proverbe est né il y a 200 ans lorsque Napoléon a « atterri » dans le fleuve de Louja («une mare» en français) qui est situé à proximité de Maloyaroslavets et de Karija et sur les rives duquel a eu lieu cette bataille décisive.

Après avoir réalisé qu'il était impossible de passer l'hiver à Moscou brûlé et froid où il manquait le nécessaire pour ses soldats et les chevaux, Napoléon a renoncé à l'idée d'aller à Saint-Pétersbourg. Il a décidé de quitter la capitale russe pour aller vers le sud en traversant la région de Kalouga où il y avait des provisions de nourriture et de foin pour les hommes et les chevaux. Il voulait ensuite traverser les riches provinces du sud pour atteindre Smolensk où son armée devait passer l'hiver en attentant l'arrivée des renforts  et en se préparant à une nouvelle attaque contre Moscou et Saint-Pétersbourg au printemps 1813...

Le soir du 19 octobre les soldats français ont quitté Moscou en emportant des quantités énormes de biens pillés. Ils se sont dirigés vers Kalouga sans rencontrer la résistance de l'armée russe. Plusieurs jours plus tard les Français ont atteint Maloyaroslavets et se sont arrêtés à un carrefour dont l'une des routes menait à Kalouga. Les déplacements de l'armée française ont été détectés par l'équipe du général russe Dorokhov. Le 24 octobre a commencé la bataille de Maloyaroslavets à laquelle ont participé jusqu'à 25 000 soldats de deux côtés. Les combats se sont poursuivis pendant 17 heures. Huit fois la ville a passé des mains en mains. Maloyaroslavets a été entièrement brûlé mais les Russes n'ont pas cédé à l'ennemi. Les principales forces de l'armée de Koutouzov ont fait un demi-cercle en ne laissant aux Français qu'une seule issue, la vieille route de Smolensk. Cette même route avait vu en juillet l'armée française qui allait vers Moscou en pillant au passage les villes et les villages. Emprunter la même route en octobre a été une vraie catastrophe pour l'armée de Napoléon dont la défaite est devenue définitive après la traversée du fleuve Berezina à proximité de Minsk. Au début de la Campagne de Russie l'armée française comptait 610.000 personnes dont les Français mais aussi les ressortissants des autres pays européens. En janvier 1813 ils n'étaient plus que 23.000…

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