La Russie vient de remporter l’appel d’offres international lancé par les autorités égyptiennes concernant la livraison du blé pour la fabrication de la farine. Le pays va livrer à l’Égypte 120.000 tonnes des 180.000 tonnes, dont le pays a besoin.
Il s'agit du troisième appel d’offres en deux semaines, dont deux ont été remportés par la Russie. Les opérateurs du marché faisaient savoir lors du premier appel d’offres que les chances de la Russie devancer ses concurrents fondaient à vue d’œil parce que les importateurs étaient dissuadés par les problèmes d’acheminement du blé vers les ports d’exportation. Par ailleurs, le prix du blé ukrainien semblait plus intéressant que l'offre russe. C’est en jouant sur le prix que l’Ukraine a gagné le premier appel.
«La Russie avait jusqu’ici gagné tous les appels d’offre de l’Égypte parce que notre pays un bon potentiel. Mais cette fois l’Ukraine s’est mêlée de la partie en proposant un prix plus bas», commente Arkadi Zlotchevski, président de l’Union céréalière russe. «L’Argentine qui avait également participé aux discussions a choisi la tactique de dumping en proposant le prix le plus bas, aux environs de 244,67 dollars la tonne, soit 3 dollars de moins que le prix minimal que pouvait proposer la Russie».Argentine, un concurrent redoutable
Le blé argentin était invariablement présent aux appels d’offres d’octobre et de novembre et son prix était largement en dessous des prix que proposait la Russie. Cependant, Mike Verdin, rédacteur en chef du portail analytique agrimoney.com estime que l’Argentine n’est pas encore en mesure de concurrencer la Russie, et les sociétés de ce pays poursuivaient des objectifs bien différents. «C’était une excellente campagne publicitaire», reconnaît-il. «En fait, l’Argentine n’avait aucune chance de remporter l’appel d’offres à cause du prix élevé du fret, 25 dollars de plus par rapport à la Russie. Mais elle a démontré que son blé était bon marché et accessible».
«La victoire de la Russie sur l’Argentine était évidente», estime Arkadi Zlotchevski. «Même en supposant qu’elle propose un prix plus intéressant, le coût du fret la rendra moins compétitive par rapport à la Russie parce qu’on ne peut rien contre la géographie».
Selon les autorités égyptiennes, le prix du blé russe est de 252,4 dollars la tonne contre 247,9 dollars pour le blé ukrainien. Les livraisons commenceront donc en janvier 2012. Les Égyptiens ont également confirmé la haute qualité du blé russe et sa conformité aux normes requises.