Des photos, des livres et des lettres, tirées des archives familiales. L'exposition, intitulée «Soljenitsyne inconnu» dresse le portrait d'un homme, qui aime les voyages, les travaux potagers, et les promenades dans la forêt.
Soljenitsyne n’a vécu qu’un an à Gous-Khroustalny. Et plus précisément, pas dans la ville même, mais dans un village qui se trouve à côté. Il avait alors derrière lui huit ans passés au Goulag, éxilé au Kazakhstan.
Retour à une vie plus calme après des années d'errance
Dans ce village, Alexandre Soljenitsyne enseignait les mathématiques à l’école. Mais il écrivait pas mal aussi, travaillant sur langage des villageaois qu'il côtoyait, et leur train de vie. Au départ, il voulait rester plus longtemps à Gous-Khroustalny, mais les plans ont changé.
Son épouse est revenue auprès de lui. Purgeant sa peine au Goulag, Soljenitsyne a divorcé avec sa première femme Natalia Rechetovskaïa, pour ne pas nuire à sa carrière. Après plusieurs années de séparation, ils se sont retrouvés dans ce village et ont décidé de se rémarier. Ainsi, après de longues années de malheurs et d’errances, Soljenitsyne est retourné à une vie normale.
L’exposition «Soljenitsyne inconnu» à Gous-Khroustalny présente plus de cent photos en couleur des archives familiales, qui étaient conservées par la première épouse de l’écrivain, affirme la rédactrice en chef de l’almanach Voyage à travers la Russie Ioulia Sikorskaïa.
"Nous étions étonnés de découvrir ces passions peu connues d’Alexandre Soljenitsyne sur les photos. Il était un grand voyageur et aimait beaucoup la photographie. Il ne se séparait jamais de son appareil photo «Zorki» pendant tous ses voyages en Russie européenne, au Caucase, ou en Crimée. Il faisait de remarquables photos de paysages, mais prennait également des scènes de vie courante.
Sur les photos, on voit un Soljenitsyne que peu de gens connaissent. Sur une photo, il fait du ski dans une forêt enneigée, sur une autre, il repare sa voiture Moskvitch. On peut également voir beaucoup de photos de sa femme. A cette exposition ils sont un peu comme des co-auteurs, prennant des photos l’un de l’autre. "Nous voyons ici un Soljenitsyne "homme", et non son image canonique du grand écrivain russe", commente Ioulia Sikorskaïa.