C’est probablement la dernière fois que le rideau tombait aux Jeux d’Arirang en Corée du Nord, un spectacle passionnant de danse, d’acrobatie, d’opéra, de numéros de cirque et de propagande politique. Aucune déclaration officielle n’a encore été faite, mais le bruit court qu’en 2012 les Jeux seront remplacés par un nouveau spectacle consacré au 100e anniversaire de la naissance de Kim Il Sung.
Les premiers Jeux d’Arirang se sont déroulés en 2002 pour commémorer le 90e anniversaire de la naissance de Kim Il Sung. Selon les organisateurs, "l’idéologie des jeux est basée sur l’aspiration au développement de la société et l’entraînement non seulement des capacités physiques, mais également de l’esprit".
Les jeux se déroulent d'août à octobre plusieurs fois par semaine. 100.000 artistes participent à l’événement, et grâce à cela les Jeux sont inscrits dans le Livre Guinness des records en tant que plus grand spectacle du monde. Parmi les artistes, 30.000 écoliers gymnastes de Pyongyang et des villes avoisinantes.
Les jeux se tiennent sur le Stade du Premier mai, la deuxième plus grande arène sportive après le circuit de Formule-1 qui peut accueillir 150.000 personnes.
J’ai eu la chance de trouver un billet pour assister, probablement, au dernier spectacle, le 15 octobre. A la veille de l’événement, j’ai lu un article sur les jeux à Pyongyang Times, le journal gouvernemental en anglais.
"Dans la sixième scène du deuxième acte, intitulée "Plus haut et plus vite", les spectateurs pourront assister aux événements étonnants qui ont actuellement lieu dans notre pays", écrit Pyongyang Times.
La troisième scène du deuxième acte est décrite comme "l’image d’une vie d'abondance sous la tutelle attentive du Parti du travail de Corée". "Comme l’indique l’intitulé de la scène, le peuple est toujours heureux de suivre son parti", a déclaré au journal le chorégraphe Kim Kwang Sok.
Notre guide pendant le séjour en Corée du Nord nous a expliqué que le Cher dirigeant actuel Kim Jong Il, "génie dans tous les domaines", a participé à la conception du spectacle avec des peintres, des musiciens et des chorégraphes. Il est coutume de dire qu’il a accompli un travail remarquable.
Les jeux durent une heure et demie, mais on ne s’ennuie pas une seconde. Le spectacle raconte l’histoire de la Corée du Nord contemporaine, en commençant pas l’occupation japonaise pendant la guerre de Corée et en finissant par les derniers acquis de l’Etat socialiste.
Le spectacle est empli de symbolisme qui pourrait ne pas être compris par les étrangers.
Ici on peut voir le Soleil levant, symbolisant Kim Il Sung, le Soleil éternel de l’humanité, et les montagnes enneigées, où est né Kim Jong Il. En réalité, il n’est pas nécessaire de connaître en détails l’histoire de la péninsule coréenne pour pendre plaisir aux jeux.
Lorsque le spectacle s’est terminé, nous sommes sortis du stade pour marcher dans les rues sombres de Pyongyang. Même si c’était le dernier spectacle de l’histoire de la Corée du Nord (du moins, tout indique que c’est le cas), rien ne le dénotait. En Corée du Nord il est difficile de tirer au clair quoi que ce soit. Mais il serait génial d'assister l’année prochaine à la naissance d'un nouveau spectacle tout aussi passionnant.
Je regrette de ne pas avoir acheté de t-shirt avec l’emblème des jeux. Je n’aurai certainement plus jamais une telle possibilité.
L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction
