Le projet de résolution occidentale sur la Syrie, bloqué par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU, repose sur une vision unilatérale de la situation et risque de provoquer une réédition du scénario libyen, a déclaré vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la radio russe.
"La résolution occidentale rejette la responsabilité sur le gouvernement du président Bachar Assad et appelle tous les pays à être vigilants lors de la vente d'armes ou d'autres contacts avec la Syrie. Il s'agit d'une approche étriquée qui repose sur une vision unilatérale de la situation", a indiqué M.Lavrov lors d'une séance de questions-réponses diffusée par trois grandes radios russes - la Voix de la Russie, la Radio de la Russie et Echo de Moscou.
La Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime de Bachar al-Assad depuis sept mois. L'opposition réclame la démission du président Assad et des transformations politiques. Les Etats-Unis et l'Union européenne appellent le président syrien à partir et insistent sur des sanctions contre son régime.
La Russie, qui souhaite éviter les erreurs commises en Libye, est hostile à l'adoption de sanctions contre la Syrie. Le 4 octobre, Moscou et Pékin ont opposé leur veto au projet de résolution sur la Syrie soumis par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal. Les auteurs du projet appelaient Damas à arrêter d'utiliser la force contre les manifestants d'opposition et menaçaient d'introduire des sanctions.
"Cette résolution risque de provoquer une réitération du scénario libyen, bien que ses auteurs affirment le contraire", a ajouté M.Lavrov.
La Russie a toujours condamné l'usage de la force par les extrémistes de l'opposition et le gouvernement syrien. Fin septembre, le chef de la diplomatie russe a annoncé que Moscou avait créé sa propre version de la résolution visant à mettre fin aux hostilités et aux provocations en Syrie.
