Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a commenté cette décision immédiatement après sa rencontre avec le président de Russie Dmitri Medvedev le 18 octobre à Donetsk.
"Nous allons toujours nous rencontrer en partenaires avec l’Union Européenne, avec les représentants de la Commission Européenne, quand cela sera nécessaire et sur une base bilatérale. Et ce cas ne fait pas exception… Quant à la perspective, tout dépendra de la façon, dont sera enregistré le progrès prochainement. Nous avons des plans appropriés. Nous voulons entendre l’UE également".
Le leader russe a appelé à son tour le verdict prononcé contre Timochenko une affaire intérieure de l’Ukraine, mais a exprimé à ce sujet son opinion personnelle.
"Je prefère de ne pas commenter les décisions judiciaires, russes comme étrangères, avant qu’elles ne prennent effet juridique. Et je pars du principe que nous respectons la souveraineté de l'Ukraine en ce qui concerne les décisions de ses autorités, y compris des autorités judiciaires", a ajouté Dmitri Medvedev.
"Si vous me demandez mon appréciation de cette affaire, en tant que président, je ferai les commentaires suivants. Je voudrais que les décisions de justice prononcées par les tribunaux ukrainiens soient pleinement fondées sur la législation ukrainienne, pour que les jugements énoncés n'aient aucune dimension politique ou antirusse. J’y tiens en tant que président d’un grand pays qu’est la Fédération de Russie. Il faut aussi que des actes de justice ne mettent pas en doute les engagements internationaux autant dans la sphère du droit public, que du droit privé international. J’ai en vue des contrats signés par des sociétés".
Des avertissements plus concrets
Kiev officiel était averti il y a longtemps que les poursuites judiciaires de l’ex-Premier ministre et de sa principale rivale entraîneraient des problèmes avec l’Europe. Bien des personnalités politiques et publiques de différents pays s’étaient exprimées à ce propos. Les sous-entendus politiques de la soi-disant affaire du gaz étaient trop évidents pour qu'ils passent inaperçus.
L'Europe serait donc en train d'avertir l'Ukraine. Des sources dans les structures de l’UE déclarent qu'elle signerait toutefois un accord d’association et de zone de libre échange avec l’Ukraine, en dépit de la préoccupation par le sort de Ioulia Timochenko et de l’annulation de la visite du président Ianoukovitch à Bruxelles.
La Haute représentante de l’UE pour les Affaires internationales Catherine Ashton a cependant prévenu que la situation qui touche à la condamnation de Timochenko n’entraverait pas la signature du document, mais freinerait son entrée en vigueur pendant un temps indéterminé. Tant que l'Europe sera préoccupée par la question des droits de l'homme en Ukraine, et notamment par l’affaire de l’ex-Premier ministre, les relations entre Bruxelles et Kiev resteront tendues.