"Je suis très proche de Poutine et je partage avec lui mon point de vue sur la politique. Nous sommes, aussi étrange que cela puisse paraître pour vous, camarades et amis depuis plus de 20 ans. Si ce n’était pas le cas, je n'aurais pas pu faire une carrière politique à Moscou. On pense souvent que l’homme politique, qui devient président du pays, doit faire le vide autour de lui et se débarrasser de ses anciens amis et compagnons. Je pense que c’est complètement faux. Et c’est en camarades qui sont du même avis, que nous avons pris cette décision, non pas pour nous-mêmes, mais dans le but d'assurer un développement stable pour notre Etat", a indiqué l'actuel président russe.
Dmitri Medvedev est sûr que la Russie se trouve sur la voie du développement équilibré et que la réalisation de toutes les transformations qui ont été décidées est une simple question de temps.
"On m’a souvent critiqué pour la soi-disant rupture entre les mots et les changements réels en insistant sur la nécessité de changer radicalement tout le système politique dans les plus brefs délais. Il faut regarder la vérité en face et se dire que les changements ne se produiront pas du jour au lendemain. Nous devons poursuivre la modernisation de l’économie et l’humanisation de la vie sociale. Il faut en même temps créer un bon climat d’investissement et soutenir l'entrepreunariat, sans oublier les travailleurs et la population aux revenus modestes", a affirmé Medvedev.
Les réformes politiques sont destinées à donner consistance à tous ces projets en assurant une large participation des citoyens et des hommes politiques à la gestion des affaires publiques.
"Je propose de réfléchir à la création de ce que j’appelle "le grand gouvernement", ou le gouvernement élargi, qui agirait en concertation avec le parti au pouvoir, capable de former un tel gouvernement. Je pense notamment à la Russie Unie, à la société civile, aux experts, aux pouvoirs régionaux et municipaux et à tous les électeurs qui sont prêts à voter pour nous. J’invite même à coopérer ceux qui ne sont pas tout à fait d’accord avec nous", a ajouté Medvedev.
L'actuel président russe a proposé de créer le grand gouvernement avant la future présidentielle et a exprimé l’espoir que l’ensemble des partis et des mouvements politiques prendrait part à sa formation. Non pas pour leur propre intérêt, mais pour garantir le développement du pays, dont le succès dépend de la diversité de sa vie politique.
"Nous devons disposer des forces politiques puissantes. J’ignore quelle sera la configuration politique d’ici 10 à 15 ans, mais je suis sûr qu’elle s’articulera surtout autour de plusieurs partis politiques forts. La Russie Unie sera forcément l’un de ces éléments, car c’est tout à fait normal et dans la logique de l'histoire", a-t-il indiqué.
En évoquant les perspectives du développement du système politique, Medvedev a ajouté que la démocratie russe ne devait pas être calquée sur le système américain. "Je suis contre toute transposition à l'aveugle. Nous devons édifier nous-mêmes notre système démocratique, et adopter des lois qui le régiront", a conclu le président.