De moins en moins d’obstacles sur l’itinéraire de la cocaïne « Amérique du Sud-Afrique-Europe »

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Le procès judiciaire contre huit Vénézuéliens, Néerlandais, Mexicains et

Le procès judiciaire contre huit Vénézuéliens, Néerlandais, Mexicains et Nigérians accusés d’importation de cocaïne évaluée à plus d’un milliard de dollars (734 millions d’euros) s’est terminé le 12 octobre à Banjul, capitale gambienne. En vertu de verdict lu par le juge Lamine Tabally, les coupables sont condamnés à 50 ans de réclusion, aux amendes de 1,4 million d’euros chacun. Les étrangers ont été arrêtés en juin 2010, la police gambienne ayant découvert près du village Bonto 85 cachets contenant 2,1 tonnes de cocaïne. Selon l’enquête, elle était destinée au marché européen. Il a été établi que le chef de la police locale, le ministre de la pisciculture et les collaborateurs de l’agence nationale pour la lutte antidrogue ont aidé activement les trafiquants pas du tout gratuitement, bien sûr. Le président de Gambie Yahya Jammeh a déclaré à ce sujet à la radio nationale : «Pour les criminels, je suis pour la tolérance zéro. Pour la drogue, pour la tolérance double zéro».

Selon les experts, 2,1 tonnes de cocaïne arrêtées en Gambie, c’est un record absolu pour l’Afrique de l’Ouest. La cocaïne était transportée auparavant en Europe via les pays des Caraïbes dans les ports espagnols. Au fur et à mesure de l’intégration européenne, le narcotrafic a changé d’itinéraire : de 50 à 60 tonnes soit un quart de cocaïne produite en Amérique du Nord sont transférées d’Afrique de l’Ouest en Europe, notamment en Russie. 2,1 tonnes confisquées en Gambie pour un milliard de dollars signifient que les stupéfiants évalués à 25-30 milliards de dollars sont transférés ne fut-ce qu’à travers l’Afrique de l’Ouest. A y ajouter le transit de l’héroïne afghane en Europe via l’Afrique de l’Est pour des sommes astronomiques. Autrement dit, ces régions du continent sont au carrefour du narcotrafic mondial.

La route А-10 reliant l’Amérique du Sud partagée par l’Atlantique à l’Afrique de l’Ouest passe le long du dixième parallèle vers le Nord de l’Equateur. C’est pour ça qu’elle a reçu le nom de route de cocaïne А-10. Les narcocartels sud-américains transportent la cocaïne à bord des navires marchands, des yachts, des bateaux de pêche, des petits avions et des « Boeing » en contournant sur la route  «А-10» des postes rares de contrôle maritime ou aérien. 

Les véhicules ou les caravanes de dromadaires transportent la cocaïne par les ports maritimes ou les aéroports d’Afrique de l’Ouest à travers le Sahel et le Sahara vers le littoral méditerranéen. L’Europe est tout près. « L’Afrique de l’Ouest est une zone de transit », affirme l’Américain  Phillip Heyl, chef du département du contrôle aérien et côtier du bureau l'Africa Command de l'US Army (AFRICOM). « Il n'y a aucune sécurité maritime en Afrique, point final. Et aucun système de radar sérieux. Ce sont des endroits que personne ne contrôle. Un trou noir », dit Phillip Heyl. Les narcocartels sud-américains en profitent. Leurs émissaires ont trouvé sans problèmes dans les ports et aux aéroports africains des douaniers et des policiers qui fermaient en échange d’une récompense solide les yeux sur les produits suspects d’outre-océan en délivrant les documents dans lesquels ils figuraient comme, par exemple, comme les aides humanitaires. Des gens prêts à transporter pour une rémunération  insignifiante les cargaisons aux points de destination étaient embauchés. Des rivières de cocaïne coulent actuellement à travers d’immenses déserts du Sahel et du Sahara contrôlées, d’ailleurs, par l’« Al-Qaida au Maghreb islamique ». Rémunérées de millions de dollars, des bandes armées d’Al-Qaïda avec des téléphones satellites se déplacent en Jeep dans le désert en escortant la cocaïne suivant tout l’itinéraire. La Libye était jusqu’à récemment un obstacle sérieux, Mouammar Kadhafi ayant introduit un strict contrôle aux frontières de la Jamahiriya en réprimant sans pitié les trafiquants de stupéfiants. Kadhafi en a chargé à la frontière avec le Niger le colonel « Nadjim ». Le régime Kadhafi s’est écroulé et « Nadjim » a disparu avec ses compagnons fidèles. Avec la crise libyenne, un important verrou a sauté, c'est le dispositif de sécurité contre les trafiquants, dit Macalou Diakité de l’Office national malien de Répression du trafic de drogue et de stupéfiants du Mali. C’est là l’une des conséquences du remplacement du régime en Libye – un cadeau pour les trafiquants de drogue déployant leurs activités partout en Afrique de l’Ouest.  

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