La justice ukrainienne a condamné Ioulia Timochenko à verser à la société «Naftogaz» 200 millions de dollars au titre de dommages-intérêts. En 2009 lorsque la Première ministre est venue à Moscou pour rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, personne ne pouvait supposer que cette visite lui coûterait sa liberté.
En vertu d'un contrat signé alors à Moscou, l’Ukraine achetait le gaz russe aux mêmes conditions que les autres pays de l'Europe. Le prix du gaz est désormais déterminé en fonction du prix de pétrole. «En 2010 la remise de 20% dont l’Ukraine avait bénéficié en 2009, a été supprimée. Au premier trimestre le prix de gaz était donc de 300 dollars», explique l’économiste russe Alexandre Aguibalov.
Le contrat conclu en 2009 est similaire à ceux qui ont été conclus par la Russie avec les autres pays. Mais en Europe, personne ne cherche à déceler les intentions dolosives dans les accords gaziers. Il faut donc parler des motifs politiques du procès Timochenko, considère le directeur adjoint de l’Institut russe des Etats de la CEI, Vladmir Jarikhine. «Timochenko a conclu un accord très désavantageux pour l’Ukraine. Mais on se demande s'il est légitime de condamner une personne à une peine d’emprisonnement, même si on peut la blâmer pour ce qu'elle a fait. A plus forte raison de condamner à des dommages-intérêts de quelques milliards de hryvnias pour avoir pris une mauvaise décision économique. Avec un tel raisonnement, on peut sans hésiter faire payer la moitié des leaders européens, américains, russes pour leurs erreurs économiques passées».
L’Union européenne ne semble pas trop regardante sur les péchés de jeunesse en préférant plutôt se concentrer sur l’avenir de l’Ukraine. La veille, les ministres européens des affaires étrangères ont discuté des mesures que l’UE pourrait prendre en cas où la justice ukrainienne serait beaucoup trop sévère avec Ioulia Timochenko.