La guerre contre la Syrie, pour le moment encore médiatique

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L’Occident présente le président syrien Bachar el-Assad comme le bourreau de son propre peuple, qui fusille les manifestants, étouffe toutes les aspirations démocratiques. C’est l’image que les principaux médias donnent du régime à Damas.

L’Occident présente le président syrien Bachar el-Assad comme le bourreau de son propre peuple, qui fusille les manifestants, étouffe toutes les aspirations démocratiques. C’est l’image que les principaux médias donnent du régime à Damas. Pour cette raison on ne croit pas ses yeux en tombant sur de rares reportages qui décrivent plus ou moins fidèlement la situation en Syrie. L’un d’eux est paru dans le numéro d’octobre de la revue allemande « Zuerst! ». Son rédacteur en chef Manuel Ochsenreiter y fait part de ses impressions emportées du voyage à travers ce pays.

Parti pour la Syrie de Beyrouth libanaise, en approchant de la frontière, le journaliste s’attendait à rencontrer des foules de réfugiés syriens. Il n’a croisé qu’un seul en voiture avec sa famille et toutes les affaires. L’homme au nom de Tarik a expliqué qu’il allait en effet au Liban et fuyait non pas les autorités, mais « des bandes de fanatiques armés ». Lui et ses proches sont des chrétiens, auxquels les intégristes islamiques coupent la gorge. Interrogé par le journaliste sur ce qui passait en réalité: des affrontements entre les milices armées et les troupes gouvernementales ou bien la répression d’une « contestation démocratique pacifique », Tarik a répondu sans hésiter « Des sunnites radicaux portent la responsabilité pour les troubles ».

Sur le chemin d’Aleppo, où à en croire les médias, le régime noie dans le sang des manifestants pacifiques, M. Ochsenreiter n’a vu un seul char ou véhicule de transport blindé. Dans la ville on voit beaucoup de portraits du président Assad, et personne ne les arrache. Les résidents, avec lesquels le journaliste s’est entretenu n’ont vu aucune action de protestation. Pas de traces de combats, ni soldats.

En Syrie on n’a pas oublié le sort de l’Irak voisin, « libéré » entre guillemets à la suite d’une intervention militaire occidentale. On se souvient des combats acharnés entre sunnites et chiites, ainsi que de la fuite massive des chrétiens irakiens en Europe et aux Etats-Unis. Et on n’y soupçonne même pas les atrocités auxquelles se livre, comme on le dit, le régime à Damas contre son peuple. D’où viennent, donc, tous ces témoins de la répression?

Il ne faut pas chercher longtemps une explication. Il suffit de naviguer plus attentivement sur la toile web pour tomber sur des annonces de type: interview avec un « déserteur » pour seulement 300 dollars. « Et combien de pareils, se donnant pour des « témoins de la répression en Syrie », trouve-t-on dans la presse européenne et américaine? », s’interroge le rédacteur en chef de « Zuerst! ». D’où viennent des vidéos et photos floues, qui ont la vocation de prouver la répression en Syrie? Des faux suscitait une réaction de dégoût, notamment, de « Frankfurter Allgemeine Zeitung » allemand, ayant remarqué une fois: dans ces matériaux « souvent quelque chose est incorrect ».

Par contre, on ne tromperait pas les habitants locaux par aucunes déclarations politiques sur les libertés et les droits de l’homme. Les interlocuteurs du rédacteur en chef de la revue « Zuerst! » savent très bien qu’en Syrie il y a des combats entre des fanatiques de formations paramilitaires et l’armée. Les radicaux reçoivent des armes de l’étranger. Ils les achètent avec les pétrodollars de l’Arabie Saoudite.

En cas du renversement du gouvernement à Damas le pays plongera dans une guerre civile entre les confessions. C’est ce qui fait le jeu des Etats-Unis, cherchant à intervenir militairement dans ce pays, en suivant la variante, testée en Libye.

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