Ce problème a déjà été abordé lors du forum d’investissement «La Russie appelle!», qui a réuni à Moscou les célèbres économistes et des hommes d'affaires. Le Premier ministre Vladimir Poutine a commenté ces pourparlers difficiles, qui durent depuis plusieurs années. "L’adhésion à l’OMC a des aspects positifs et négatifs pour la Russie. La compétitivité de certains secteurs de l’économie russe ne correspond pas pour le moment à un niveau de nos concurrents potentiels. De ce fait, plusieurs entreprenneurs russes craignent la concurrence. Nous partageons ces craintes et nous avons réussi à nous entendre sur les aspects clés : l’agriculture, l’assemblage d’automobiles. Et maintenant on nous invite à nous entendre avec la Géorgie. Je me demande si nos partenaires principaux en Europe et aux Etats-Unis souhaitent vraiment que la Russie adhère à l’OMC. A quoi bon alors invoquer le prétexte géorgien? S’ils le souhaitent, l'adhésion se fera très vite, d’autant plus que nous avons su trouver des compromis sur les problèmes clés. S’ils s’y opposent, ils pourront inventer d’autres prétextes pour nous empêcher d'adhérer".
Quoi qu’il en soit, à la question directe : l’adhésion de l’OMC, est-elle à l’avantage de la Russie? Selon Vladimir Poutine, la réponse est partagée, mais il a ajouté que ce serait plutôt une démarche positive. Nous sommes prêts à adhérer à l’OMC mais nous ne le ferons qu’en cas d’absence de conditions que nous jugeons inadmissibles, a souligné le chef du gouvernement russe.
Le problème de l’adhésion de la Russie à l’OMC a focalisé l’attention du premier Vice-président du gouvernement russe Igor Chouvalov lors d’un entretien avec les représentants commerciaux américains à Washington.
"La Russie est l’unique grande puissance économique, qui n’est pas membre de l’OMC. Cela nous assure en théorie une plus grande liberté d’établir les règles d’import-export. Or, au lieu de limiter l’accès à nos marchés, nous avons décidé d'accélérer l’adhésion de la Russie à l’OMC et nous entendons terminer prochainement ce processus. Nous avons réalisé un grand travail avec le concours de l’administration américaine. Les délégués des Etats-Unis ont travaillé à Genève 24 heures sur 24 pour persuader les autres membres de l’OMC pour admettre la Russie avant la fin de l’année en cours. A mon avis, la participation de la Russie à l’OMC est dans l’intérêt commun. Les entreprenneurs américains nous aideront à assurer l’annulation de l’amendement Jackson-Vanik, ce qui détruira le dernier vestige de la guerre froide".
L’Occident se prononce de plus en plus activement en faveur de l’adhésion de la Russie à l’OMC. Il est possible que Moscou y adhère d’ici fin décembre à des conditions bien déterminées.
