La Russie et le Djibouti ont ébauché les voies vers la coopération. C’est là le bilan essentiel de la visite de travail à Moscou du ministre des Affaires Etrangères et de Coopération Internationale de la République de Djibouti Mahamoud Ali Youssouf qui s’est terminée vendredi 7 octobre. Les pourparlers du ministre avec son homologue russe Serguei Lavrov ont débouché sur la signature du Protocole sur les consultations ce qui a été annoncé à une conférence de presse conjointe de Serguei Lavrov et de Mahamoud Ali Youssouf. « La visite de mon homologue à Moscou est la première depuis l’établissement des rapports diplomatiques entre nos pays en 1978 et de ce fait, nous lui attribuons une importance particulière intéressées à raffermir les contacts avec l’actuelle administration du Djibouti », a dit le ministre russe en ouvrant la conférence de presse.
Nous avons constaté la coïncidence des positions sur le règlement de divers problèmes du continent africain et internationaux. Notre coopération au sein de l’ONU est fructueuse, nos positions coïncident sur la nécessité pour tous les Etats de respecter le droit international, les résolutions du CS et d’autres institutions onusiennes. Nous avons accordé une attention particulière aux conflits en Afrique, en premier lieu à ceux qui surgissent à proximité des frontières du Djibouti.
Nous avons examiné comment évoluaient nos rapports bilatéraux, a dit le ministre russe. Ce sont traditionnellement les rapports d’amitié fondés sur le respect mutuel, un bon dialogue politique. Nous estimons à l’unanimité avec mon homologue djiboutien qu’il importe de raffermir le fondement économique de nos liens. Les entretiens dans plusieurs ministères russes, à la CCI sont prévus dans le cadre de sa visite. Nous développerons les idées de développement du partenariat économique et d’investissements entre la Russie et le Djibouti.
Vu les conséquences de la sécheresse ayant affecté la Corne de l’Afrique, le gouvernement russe a décidé de prêter concours humanitaire à ces pays ayant accordé, en particulier, un million de dollars au Djibouti, a dit Serguei Lavrov. Le ministre des AE et de la coopération internationale de la République de Djibouti Mahamoud Ali Youssouf a hautement apprécié les pourparlers :
Nous avons échangé d’une manière constructive d’opinions sur les problèmes de la paix et de la sécurité, de la lutte contre la piraterie, le Djibouti occupant une place géopolitique stratégique dans la région, a dit le ministre Ali Youssouf en anglais. Le Djibouti est un pays pacifique ayant les voisins instables : la Somalie et le Yémen. La situation dans ces pays alimente constamment le danger de dissémination du terrorisme et de la piraterie maritime et de ce fait, le Djibouti fait tout ce qui est son pouvoir pour rétablir la paix et la sécurité en s’appuyant, notamment sur le concours de la Russie et d’autres grandes puissances ainsi que de l’Union africaine. Nous comptons dans nos rapports bilatéraux, a dit le ministre, sur la gestation du partenariat d’Etat et privé avec la Russie et nous sommes prêts à accorder aux compagnies russes tout un éventail d’avantages. Nous nous proposons d’établir un tel partenariat pendant notre visite à Moscou.Notre correspondant a demandé aux ministres de commenter le comportement de l’OTAN : tout en s’ingérant dans le conflit intérieur en Libye, l’alliance n’envisage aucune démarche en vue d’aider les Somaliens à rétablir la paix et à garantir la sécurité dans la Corne de l’Afrique.
A mon avis, nous assistons à une politique de deux poids deux mesures à l’égard des crises militaires dans le monde et l’Afrique partage cette opinion, répond le ministre djiboutien. L’OTAN déclarant son aspiration à contribuer à régler la crise libyenne n’a fait rien de pareil pour la Somalie. Ce pays est déchiré ces dernières décennies par les groupes armés, notamment terroristes, mais la communauté mondiale n’a rien fait pour y arrêter la violence contre les civils. L’OTAN s’est ingérée, cependant, sous ce prétexte en Libye ayant aidé à renverser le pouvoir. C’est une politique de deux poids deux mesures à laquelle s’oppose l’UA, y compris le Djibouti. C’est pour ça que nous avons envoyé notre contingent pour compléter les forces de paix africaines en Somalie. L’UA attend les décisions adéquates du CS de l’ONU.
La Russie accueillit avec sympathie à cette demande de l’UE, a ajouté le ministre Serguei Lavrov. Pour le moment tous les membres du CS ne donnent pas leur consentement à une telle démarche mais les résolutions du CS supposent le règlement de cette question à une certaine étape. Nous voudrions que cela se produise au plus vite.