Les spécialistes russes du nucléaire accusent le quotidien britannique The Times de diffamation. Vendredi, le journal a publié un article, dans lequel les compétences des ingénieurs russes qui ont participé à la construction de la centrale nucléaire de Bouchehr en Iran, étaient mises en doute. Par ailleurs, la fiabilité de la centrale, récemment mise en service, serait sujette à caution, selon les auteurs de la publication, qui se réfèrent à un document d’origine douteuse.
Un mois à peine s’est écoulé depuis la mise en service de la centrale nucléaire de Bouchehr. C’est la première centrale nucléaire construite en Iran et au Proche-Orient. Mais les pays occidentaux qui ont tenté d’empêcher la construction, n'arrivent pas à se calmer. Il ont donc décidé de lancer un nouveau coup médiatique.
Le quotidien The Times, qui est pourtant réputé d’être un journal sérieux et respectable, a publié aujourd’hui un article intitulé «Iran will be site of next Chernobyl tragedy» («L’Iran sera le prochain Tchernobyl»). Les auteurs se réfèrent à un document d’une source anonyme, qui affirme d'avoir tenu cette information d’un ex-employé de l’agence iranienne de l’énergie atomique. Ce qui est décrit ensuite dans la publication ressemble plutôt à un prologue d’un film-catastrophe. L'ex-employé affirme que la centrale de Bouchehr est construire dans l’une des zones, où le risque séismologique est l'un des plus importants au monde. Le document précise que la centrale ne résistera même pas à un séisme d'ampleur moyenne, et qu’elle n’est équipée d’aucun système de protection. Le porte-parole de l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom), Sergueï Novikov parle d’une provocation médiatique, montée de toutes pièces.
"La centrale nucléaire de Bouchehr était construite sous le contrôle permanent et total de l’AIEA. Toutes les normes et exigences internationales existantes en matière de sécurité des sites nucléaires étaient bien respectées. La probabilité d’un accident grave dans une centrale nucléaire moderne est d’ordre d'une chance sur un million d’années de fonctionnement d’un réacteur. La centrale iranienne est équipée d’un système de protection très fiable à la différence de beaucoup de centrales nucléaires, qui sont en service aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Japon".
La publication de The Times met en doute les compétences des ingénieurs russes qui ont participé à la construction de la centrale de Bouchehr. Pourtant les spécialistes russes sont connus dans le monde entier pour leur haut professionnalisme, rétorque Vladimir Avertchev, le membre du Conseil russe de la défense extérieure. Les Russes construisent des centrales nucléaires partout dans le monde et se montrent compétitifs en comparaison avec les Français et les Américains, précise-t-il.
Les Iraniens se sont également dits vexés par l’article de The Times. Khasan Bekhechtipur, spécialiste des relations russo-iraniennes en matière du nucléaire, est convaincu qu’il s'agit tout simplement d'une nouvelle tentative entreprise par l’Occident de discréditer l’Iran et la Russie.
"Les médias occidentaux cherchent un prétexte pour tenter de discréditer la Russie aux yeux de l'Iran. Ou du moins, dégrader les relations russo-iraniennes en matière du nucléaire. Il n'y a aucun secret que les pays occidentaux sont contre la détention des technologies nucléaires par l’Iran. Cet article est un bon exemple de la propagande occidentale dirigée contre l’Iran", a-t-il indiqué.