Actualités scientifiques et techniques 07.10.2011

© Photo: RIA NovostiActualités scientifiques et techniques 07.10.2011
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Au sommaire: - La mission « Phobos-Grount » : ouvrir la voie de l’Espace lontain - De

Au sommaire:

- La mission « Phobos-Grount » : ouvrir la voie de l’Espace lontain

- De vastes zones d’éruption de méthane répérées en Actique

- Installation de simulation de l’explosion nucléaire : comme chez les Américains mais plus puissant


La mission « Phobos-Grount » : ouvrir la voie de l’Espace lointain

La Russie est de retour dans l’Espace lointain. Un pas important en ce sens sera franchi à la fin de l’année 2011, avec le lancement de la sonde « Phobos-Grount » qui a pour mission de ramener sur terre des échantillons du sol du satellite de Mars.

Le lancement sera effectué en novembre depuis le site de Baïkonour à l’aide de la fusée porteuse « Zenit ». La sonde mettra 11 mois à atteindre l’orbite de la Planète rouge et passera encore plusieurs mois à étudier à distance Mars et à choisir l’endroit où se poser sur son satellite Phobos. Le module de descente se posera ensuite à la surface de Phobos pour prélever des échantillons de sol et les ramener sur Terre. De cette façon, les scientifiques espèrent en savoir plus sur les processus qui se déroulent dans le système solaire.

La sonde est littéralement truffée d’instruments scientifiques absolument nouveaux de fabrication russe, étrangère ou mixte, dont l’appareil russo-français destiné à mesurer la répartition du méthane dans l’atmosphère martienne. Le satellite chinois « Inho », lancé en même temps que « Phobos », se séparera de la sonde sur l’orbite de Mars pour étudier son champ magnétique. Il s’agit là d’une mission particulièrement complexe, fait ressortir le directeur adjoint de Roskosmos Vitali Davydov :

« Nous avons reporté le lancement de « Phobos » pour être sûrs que la mission serait menée à bonne fin. Nous avons bien fait parce que nous avons mis ce délai à profit pour obtenir plus de fiabilité. Toutes les opérations de préparation de la sonde sur le site se déroulent selon le calendrier prévu. Nous avons formé un groupe spécial qui surveille les travaux dans le cadre du projet qui présente toutes les semaines un rapport au directeur de Roskosmos. Tout porte à croire que la mission sera pleinement réalisée et que le satellite chinois lancé en même temps que « Phobos » remplira également la tâche qui lui est assignée. C’est un travail important et risqué eu égard à tous les aléas que cela suppose. »

Le projet « Mars-Net », prévu pour 2017, sera le prolongement de la mission « Phobos-Grount ». Les missions vers Mars pourraient par la suite démarrer depuis la Lune qui est la voisine la plus proche de la Terre, - note Vladimir Soloviev, pilote-cosmonaute et concepteur général adjoint de l’entreprise « Energuia ».

Il faut commencer par créer une base sur l’orbite circumterrestre pour y amener les gros modules, les assembler et tester. L’équipage vient ensuite à la base pour mettre à l’essai le vaisseau assemblé sur l’orbite et gagner, à partir de là, la Lune. Mais avant d’aller vers la Lune ou des planètes éloignées, il faudra mettre en place des satellites de télécommunication automatiques circumlunaires pour assurer la navigation et la transmission de données.

La dernière mission, encore soviétique, d’exploration de Mars a démarré en 1987 (projet Vega) mais a dû être abandonnée en raison de perte de liaison avec la sonde. Maintenant, un quart de siècle plus tard, la nouvelle mission, cette fois russe, est appelée à redonner à la Russie les moyens d’explorer l’Espace lointain. Le projet « Phobos-Grount » doit permettre aux spécialistes de mettre au point des technologies de base pour aller ensuite vers la Planète rouge.

 

De vastes zones d’éruption de méthane repérées en Arctique

Des chercheurs russes et américains ont repéré de nouvelles zones d’émission intense de méthane dans la partie est de l’Arctique. Certains spécialistes estiment que ce phénomène est capable d’accentuer l’effet de serre. Les membres de l’expédition internationale ont identifié des centaines de torches mais ce n’est qu’une infime partie des quantités de méthane emprisonnées dans les pergélisols du fond de mer où ce gaz se présente sous forme d’hydrates, formations solides qui se détruisent sous l’effet d’augmentation de température en libérant du gaz. On pense que le réchauffement des eaux océaniques est susceptible de provoquer une « fonte » généralisée des hydrates et la libération de milliards de tonnes de méthane. Comme le méthane a un effet de serre plus prononcé que le gaz carbonique, les conséquences pour l’environnement pourraient être catastrophiques. Les mêmes craintes son exprimées concernant la fonte des pergélisols. L’inquiétude des scientifiques est parfaitement compréhensible sur fond du réchauffement global qui s’observe aujourd’hui sur notre planète. Mais de nombreux experts estiment que ce scénario a peu de chances de se réaliser un jour. Le fait est que le rapport direct entre l’augmentation de la concentration du méthane et le réchauffement global n’a pas encore été établi, indique le directeur de l’Institut du pétrole et du gaz, l’académicien Anatoli Dmitrievski :

« Il y a des émissions naturelles de méthane résultant de la destruction des hydrates et des variations des conditions au fond des mers. La nature régule elle-même ces processus tout au long des siècles. C’est dans l’ordre des choses et il ne s’agit pas du tout d’une catastrophe écologique. »

Il y a peu de chances que les émissions de méthane en viennent jouer un rôle fatal dans le réchauffement global, estime à son tour Alexeï Kokorine qui dirige le programme « Climat et énergie » du WWF.

L’effet de serre a augmenté de 2 à 3% en raison des émissions de C02 et autres gaz à effet de serre dont le méthane. La température moyenne sur la planète a pris environ un degré. L’effet de serre pourrait s’intensifier légèrement si davantage de méthane arrivait dans l’atmosphère, par exemple, à la suite de la destruction des hydrates de méthane sur le plateau continental de l’Arctique. Mais n’oublions pas que c’est la vapeur d’eau qui est responsable de l’effet de serre à hauteur de plus de 90%. Cela signifie qu’il est impossible d’accentuer l’effet de serre au point que la Terre se transforme en Vénus. Par conséquent, rien ne permet de parler de catastrophe.

Les émissions de méthane existent dans la région de l’Arctique depuis la dernière période glaciaire d’il y a plus de 15 000 ans. Les scientifiques ignorent même si le méthane qui s’échappe résulte de la décomposition des hydrates ou est le résultat de l’activité accrue des micro-organismes marins. Les océanologues devront analyser en laboratoire les échantillons prélevés lors de l’expédition pour comprendre le sens de ce processus.

 

Simulateur d'explosion nucléaire:  comme chez les Américains mais en plus puissant

L’Agence nationale « Rosatom » se propose de construire à Sarov une installation à laser destinée à simuler des explosions nucléaires, - a fait savoir son directeur Sergueï Kirienko. L’installation sera plus puissante que l’unité analogue du Laboratoire national de Livermore aux Etats-Unis.

Ce n’est pas un hasard si Sarov ait été choisi comme site de cette installation. Dans la ville autrefois secrète, qui ne figurait sur aucune carte et était connue sous le nom de code « Arzamas-16 » étaient fabriquées des bombes nucléaires et à hydrogène et c’est là que se trouve actuellement le Centre national des technologies nucléaires. Le problème de sécurité des armes nucléaires est crucial pour tous les pays qui en possèdent. La communauté internationale est préoccupée par la sûreté et la fiabilité des arsenaux où sont stockées des milliers de charges nucléaires. C’est pour cette raison qu’il faut contrôler rigoureusement leur état sans recourir aux essais. De surcroît, les essais nucléaires portent un préjudice irréparable à l’environnement et à la santé humaine. La Russie avait depuis longtemps évalué ces risques et appelle les autres pays à s’associer au Traité sur l’interdiction complète des essais d’armes nucléaires. Ce sujet a été récemment abordé par le vice-ministre russe des Affaires Etrangères Sergueï Riabov lors de sa rencontre avec le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire du Traité, Tibor Toth. Selon le diplomate russe, la création en Russie des sites du Système international de suivi des essais nucléaires, qui est un des points clefs du Traité, est déjà réalisé à 70%.

La nouvelle installation à Sarov contribuera à son tour à l’interdiction complète des essais nucléaires sur le terrain. La simulation physique de l’explosion est une des méthodes de contrôle de l’état des charges nucléaires, note Léonid Bolchov, directeur de l’Institut de développement de l’énergie nucléaire :

« Si nous avons décidé de mettre en place cette installation, c’est parce que les essais nucléaires ne sont plus effectués, depuis longtemps, dans le monde. Il faut pourtant monter des expériences ne serait-ce que pour maintenir les armes nucléaires en bon état et, à plus forte raison, pour les perfectionner comme le font tous les pays nucléaires. Les Etats-Unis appliquent depuis longtemps un programme de simulation des processus physiques qui ont lieu lors de l’explosion de la bombe nucléaire, par la concentration d’énormes flux d’énergie lumineuse à l’aide de lasers très puissants et dans un espace très réduit. »

Pour ce faire, le Laboratoire national de Livermore construit depuis plus de 20 ans des lasers de plus en plus puissants en utilisant le verre à néodyme qui émettent le flux d’énergie nécessaire. Cette densité énergétique qui se concentre sur la cible faisant à peine un mm produit un effet comparable à celui d’une exposition nucléaire. Des travaux analogues étaient également menés en URSS. Ils reprennent actuellement et c’est un bon signe, note l’expert :

« On ne peut que se féliciter du début de la construction d’une installation analogue à celle de Livermore mais encore plus puissante. Nos scientifiques auront la possibilité de maintenir en bon état notre capacité de défense mais encore de se servir de cet outil puissant pour découvrir les nouvelles lois régissant la nature. »

Selon le scientifique, la simulation permet d’étudier par le menu la physique de l’explosion. L’installation doit entrer en service en 2017.          

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