Les autorités syriennes créeront un régime acceptable pour le peuple en utilisant uniquement des méthodes pacifiques et non révolutionnaires, a déclaré jeudi à Moscou l'ambassadeur Riad Haddad.
"Nous souhaitons passer à un nouveau régime, à un système multipartite et garantir le bien-être du peuple par les moyens pacifiques. Nous voulons également utiliser l'expérience russe de passage d'un régime à un autre par une voie pacifique", a annoncé le diplomate devant les journalistes.
Les dirigeants syriens poursuivront leur politique de réformes. Ils restent hostiles à toute ingérence dans les affaires intérieures de l'Etat syrien, selon l'ambassadeur. "Cette ingérence nuit à l'intégrité territoriale de la Syrie et constitue une tentative de régler les problèmes du pays par des moyens militaires", a conclu M.Haddad.
La Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime de Bachar al-Assad depuis la mi-mars. Les troubles ont débuté à Deraa (sud) avant de s'étendre à d'autres villes. Selon l'ONU, le nombre des victimes de heurts a dépassé 2.700 personnes. Les autorités syriennes font état de 1.500 morts dont 800 policiers. L'opposition réclame la démission du président Assad et des réformes politiques. Les Etats-Unis et l'UE appellent le président syrien à partir et insistent sur des sanctions contre son régime.
Mais la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont bloqué le projet de résolution européen sur la Syrie le 4 octobre dernier. Moscou est hostile à l'adoption d'une politique d'intimidation contre la Syrie et la réédition du scénario libyen dans ce pays. En Libye, l'adoption de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU visant à protéger les civils a permis de lancer une opération militaire internationale outrepassant le mandat de l'ONU.