L'Ukraine participera au programme de l'OTAN de création d'un bouclier antimissile en Europe si la Russie adhère à ce projet, a déclaré jeudi à Bruxelles l'ambassadeur d'Ukraine auprès de l'OTAN Igor Dolgov.
"Ce projet intéressera l'Ukraine si le système antimissile otanien est construit avec le concours de la Russie. Si on crée un système protégeant une partie de l'Europe des deux côtés de l'Ukraine, cela répond à nos intérêts vitaux", a indiqué le diplomate cité par l'agence ukrainienne UNIAN.
A l'heure actuelle, l'Ukraine ne mène pas d'entretiens avec l'OTAN sur la défense antimissile, "parce qu'il n'y a rien à discuter" tant que la configuration finale du système antimissile de l'OTAN en Europe n'est pas définie, a noté M.Dolgov.
Dans le même temps, il a annoncé avoir eu une discussion à ce sujet avec les responsables du secrétariat international de l'OTAN. "J'ai informé les représentants du secrétariat international de l'OTAN du potentiel ukrainien dans ce domaine. Quant à l'Ukraine, elle souhaite obtenir des précisions sur le système qui sera créé par l'OTAN. Nous comptons poursuivre cet échange d'informations", a déclaré l'ambassadeur ukrainien.
Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a annoncé mercredi que le système de défense antimissile de l'OTAN serait complètement opérationnel en 2018 et qu'une capacité "intérimaire" du bouclier de l'OTAN en Europe serait annoncée lors du sommet de l'Alliance en mai 2012 à Chicago.
Auparavant, le secrétaire général a salué la signature d'accords sur le déploiement d'éléments du bouclier antimissile avec plusieurs pays européens, notamment avec la Pologne (signé en août 2008), la Roumanie et la Turquie (septembre 2011).
Moscou considère que la mise en place d'un bouclier antimissile européen doit être effectuée sur un pied d'égalité et prévoir des mesures de confiance. Il refuse d'être réduit à un rôle d'observateur passif.
Les Etats-Unis ont déclaré à maintes reprises que le bouclier antimissile ne visait pas la Russie et que la coopération dans le domaine de la défense antimissile profiterait aux Etats-Unis, à l'OTAN et à la Russie. Moscou, qui ne comprend pas quel rôle lui réservent les Etats-Unis dans le futur bouclier antimissile européen, insiste sur la signature d'un document garantissant que le futur système ne sera pas dirigé contre les forces stratégiques nucléaires russes.