En cas d’absence de progrès dans le dialogue avec les Etats-Unis sur le système de défense antimissile (ABM), la Russie sera obligée de prévoir une réponse technique et militaire. C’est ce qu’à déclaré le vice-ministre des AE de Russie Sergueï Riabkov dans une interview lundi au quotidien Rossiïskaïa gazeta . Ses propos ont été confirmés un peu plus tard aux journalistes par l’Ambassadeur de Russie à l’OTAN Dmitri Rogozine.
A son avis, la discussion sur la conception d’un bouclier antimissile commun ne doit pas limiter le nombre de participants. L’OTAN doit également présenter des garanties de sécurité à Moscou, puisque les Etats-Unis financent les activités de l’Alliance à 75%. Mais pour le moment, aucun progrès n’a été fait sur cette question, a constaté le diplomate.
"Nous ne croyons aux paroles de personne. Nous avons seulement besoin de garanties juridiques sous forme d’un accord international, qui doit reposer sur les critères de sécurité de la Fédération de Russie", a-t-il indiqué. "Il s’agit du nombre de missiles intercepteurs, du lieu de leur déploiement, de leur vitesse, portée et altitude d’action. C’est seulement après que nous aurons créé une arme contre des missiles de petite et moyenne portée et déterminé les lieux de l’installation pour ce bouclier antimissiles, que nous pourrons dire avec certitude que ce système ne nous menace pas".
Rogozine a relevé que la conception d’un système ABM commun peut devenir précisément le projet en mesure d’affermir la coopération stratégique entre Moscou et l’Alliance. L'idée de créer un système isolé dans la région euro-atlantique sans la Russie est tout simplement absurde. Seule la coopération pourrait donner une nouvelle qualité de la confiance, sans laquelle le partenariat stratégique est inconcevable, a souligné le diplomate. Après cela on pourrait parler déjà d’une planification militaire pour la Russie et les pays de l’OTAN (exercices communs, coopération technique et militaire). En attendant, les pays de l’Alliance ne sont pas pressés de mettre en œuvre les instructions de leurs leaders, formulées lors du sommet de Lisbonne en automne dernier, ce qui apporte davantage de tensions dans les rapports avec Moscou.
L’Ambassadeur russe a noté que Moscou poursuivrait le dialogue avec l’Alliance sur le système ABM, «puisqu’il reste encore du temps pour discuter». Moins il y aura d’ententes avec l’OTAN, notamment sur le bouclier antimissiles, plus élaborée sera la «riposte technique de Moscou», a promis Dmitri Rogozine. Toutefois, la Russie n’arrêtera pas sa coopération avec l’Alliance, même en cas d’un échec des pourparlers. La Russie et les pays de l'OTAN collaborent assez bien actuellement dans de nombreuses autres directions, notamment en matière de transit du matériel civil de l’Afghanistan.
