Sergueï Lavrov : la politique de l’Occident au Proche-Orient est irresponsable

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Le projet de résolution sur la Syrie proposé par les pays occidentaux au CS des Nations unies, est une provocation dont les conséquences sont imprévisibles. C’est l’opinion du chef de la diplomatie russe.

Le projet de résolution sur la Syrie  proposé par les pays occidentaux au CS des Nations unies, est une provocation dont les conséquences sont imprévisibles. C’est l’opinion du chef de la diplomatie russe. Pour Sergueï Lavrov la stratégie de Washington et de Bruxelles au Proche-Orient est « peu fiable ».

Le ministre russe a accordé une interview à la chaîne télé « Russie 24 » à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU à New York et à la veille de la réunion du CS des Nations unies. Au cœur des débats est la situation au Proche-Orient notamment le cas syrien et la demande de reconnaissance d’un Etat palestinien.

Moscou ne votera pas le projet de résolution sur la Syrie proposé par les pays occidentaux au CS de l’ONU, a déclaré Sergueï Lavrov. Les auteurs du projet avouent ne pas avoir pensé à ce qui se passerait après cette résolution, a précise le ministre. Pour eux l’essentiel, c’est de faire Bashar el-Assad s’écrouler sous les sanctions afin de le faire partir. Mais l’Occident préfère ne pas réfléchir sur ce qu’il se passera avec le pays après le départ du président syrien.

C’est une approche qui ne peut pas être justifiée, est convaincu Serguei Lavrov. C’est que la Syrie constitue au fond un concentré de tous les problèmes existants au Proche-Orient. Il y a une multitude d’ethnies et de confessions. Ce pays exerce une énorme influence sur ses voisins tels que le Liban. C’est pourquoi il est tout simplement irresponsable de se contenter à adopter des sanctions à l’égard de la Syrie sans penser aux conséquences, dit le ministre russe :

« Dans le pays il y a une opposition qui regarde à l’Occident et qui écoute les Occidentaux dire que el-Assad n’est pas un président légitime et qu’il doit donc partir. Ces gens ont une impression qu’il suffit d’attendre un tout petit peu, de rejeter en bloc toutes les réformes d’el-Assad pour que l’Occident vole à leur secours. Il s’agit d’une provocation dont les conséquences seront extrêmement néfastes et imprévisibles. Le président el-Assad a lancé, même s’il l’a fait tardivement, les réformes concrètes sous l’influence de la Russie et de la Ligue arabe. Il y a des lois qui ont été adoptées, celle sur les partis politiques, celle sur l’autonomie des collectivités territoriales, celle sur la presse. Il y a l’opposition qui est invitée à participer au dialogue ».

Aujourd’hui le CS des Nations unies fait preuve d’une prudence particulière ce qui s’explique par une « expérience libyenne » c’est-à-dire par cette interprétation libre par les pays occidentaux de la résolution sur la Libye. En profitant la zone d’exclusion aérienne Washington et l’OTAN ont en fait lancé une vraie opération militaire contre le régime de Kadhafi. Les enseignements du conflit libyen expliquent en partie pourquoi la communauté internationale choisit la prudence dans le dossier palestinien, ajoute Sergueï Lavrov. Malgré tout les débats sur l’Etat palestinien seront ardents, dit le ministre russe, et l’issue de ceux-ci sont difficilement prévisibles.

Le CS des Nations se penchera sur la question mercredi le 28 septembre.           

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