La Journée du tigre consacrée au maître de la taïga d'Oussouri a été fêtée ce dimanche à Vladivostok (Extrême-Orient russe), informe ITAR-TASS. Des étudiants et des lycéens vêtus de costumes oranges à rayures noires ont défilé dans l'artère centrale de la ville avec des banderoles appelant tous les habitants de la région à faire leur contribution à la protection du tigre de Sibérie.
Le tigre est le symbole héraldique du territoire du Primorié et de Vladivostok. La fête a continué avec des concours de costumes et de maquillage dédiés au félin, de dessins sur les trottoirs et de jeux consacrés au tigre et à la nature locale.
" Au cours des dix dernières années, le territoire a enregistré d'importants succès dans la protection du tigre. Si dans le monde le nombre de ces animaux va en décroissant, l'Extrême-Orient russe a réussi à le stabiliser au niveau de 450 à 500 félins ", a indiqué Youri Darman, directeur de la filiale locale du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Les écologistes du territoire ont consacré également l'année 2011 à la protection du cèdre, arbre qui est le " pivot " de la taïga. " Nous avons obtenu une interdiction totale de l'abattage du cèdre, a-t-il fait remarquer. Ce qui signifie qu'il y aura assez de nourriture pour les ongulés qui constituent le menu principal des tigres de Sibérie. " L'opération Planter une Forêt a débuté le 30 avril. Il est prévu de piquer en tout un million de plants de cèdres coréens dans les secteurs habités par les tigres et les panthères de Chine. L'opération sera poursuivie l'année prochaine, mais rien que durant ses deux premiers mois, les 820 volontaires ont piqué 576.000 plants de cèdres sur 354 hectares. Des sociétés entières venaient participer à l'opération. Les plants étaient piqués tous les jours. Les travaux ne s'arrêtaient ni sous une pluie torrentielle ni sous un soleil de plomb. Or il n'était pas facile de piquer les plants dans les sous-bois: il fallait monter les versants de montagne, contourner les lianes et passer par-dessus le bois mort tombé à terre.
L'avenir des forêts est aujourd'hui en danger dans le territoire. Sous l'influence de l'abattage et des incendies, les forêts se dégradent pour céder la place d'abord à des chênaies pauvres en espèces puis à des terrains vides. Au cours des cinquante dernières années, la superficie des forêts latifoliées et de conifères s'est réduite de moitié. Les nouveaux plants constitueront la base des futures forêts. Dans vingt ou trente ans, le cèdre sera capable de se reproduire en fournissant des semences pour un rétablissement naturel de la taïga.
L'idée de fêter la Journée du tigre - qui est devenu le symbole du territoire du Primorié, de la grandeur et de la richesse de la nature extrême-orientale - a été avancée par l'écrivain Vladimir Troïnine. Depuis 2000, la fête est annuelle. A l'heure actuelle, elle est célébrée non seulement dans le territoire du Primorié, mais aussi dans de nombreux zoos, tant en Russie qu'à l'étranger. Ainsi, le zoo de Moscou a fêté la Journée du tigre samedi pour rassembler tous ceux qui ont à coeur le problème de la protection de ce plus grand félin sauvage du monde. La Journée s'est déroulée avec la participation de l'ambassade des Etats-Unis et d'organisations écologiques internationales.
" Chacun de nous doit faire sa contribution à la protection de cet animal étonnant, a déclaré John Byerly, ambassadeur des Etats-Unis en Russie. Les tigres de Sibérie courent le danger de disparition en raison du braconnage et de la destruction des forêts. Mais si nous arrêtons de tuer les tigres et faisons des efforts pour protéger les secteurs de leur habitation, leur nombre se rétablira. "
" C'est avec plaisir que nous prenons part à la fête. La Journée du tigre coïncide avec l'émission aux Etats-Unis d'un timbre poste qui représente le félin rayé et qui coûte 11 cents plus cher qu'un timbre ordinaire ", a déclaré un responsable de l'ambassade américaine. Les ressources tirées de la vente de ce timbre - qui a été présenté à la cérémonie - serviront à financer la préservation de certaines espèces en voie de disparition: tigres, éléphants, rhinocéros, singes anthropoïdes et tortues de mer. La poste de Russie a également fait paraître une carte postale pour soutenir la préservation de la nature sauvage dans le pays.
A l'entrée principale du zoo, les visiteurs ont vu une exposition consacrée aux tigres de Sibérie. Des concours, des compétitions, des divertissements et des classes de maîtres ont été organisés pour petits et grands. Le clou du programme a été bien évidemment le tigre: somnolant paresseusement dans un coin de sa cage au début de la fête, il s'est finalement levé pour faire un tour devant les flashs du public en admiration.
La Russie et les Etats-Unis coopèrent depuis de nombreuses années dans la préservation du félin. De 1996 à 2010, le Service américain chargé des ressources de poissons, d'oiseaux et d'animaux sauvages a débloqué 11,3 millions de dollars à la réalisation de programmes de préservation du tigre dans différents pays, notamment en Russie. Depuis 2000, les deux pays organisent des exercices communs de lutte contre les incendies, le braconnage, la protection du milieu du tigre et le contrôle de sa population.
Sur l'initiative de la Russie, Saint-Pétersbourg a accueilli en novembre 2010 le premier Sommet du Tigre qui s'est déroulé en présence de chefs de gouvernement de treize pays, ainsi que de représentants d'organisations financières et écologiques internationales. Les délégués au forum ont fixé un objectif: non seulement préserver la population du plus grand félin à fourrure rousse rayée de noir, mais encore doubler son nombre d'ici à 2022, année du Tigre d'après le calendrier chinois.
Plusieurs banques internationales, notamment la Banque mondiale, ont manifesté leur disposition à consacrer des ressources à la protection de l'animal.