Vladimir II Monomaque (nom de baptême Vassili, 1053- 19 mai 1125), Grand-prince de Kiev entre 1113 et 1125, homme d’Etat, chef militaire et écrivain. Il tient son surnom Monomaque de sa mère, la fille de l’Empereur de Byzance Constantin IX. Selon les historiens, le nom de Vladimir serait associé à la dernière période de consolidation de l’Etat russe à la veille de l’invasion tartaro-mongole.
Un soulèvement populaire éclate à Kiev en 1113, provoqué par des taux d’usure exorbitants pratiqués par les prêteurs à gages. Dans ces conditions, les boyards de Kiev font appel au prince Vladimir, âgé de 60 ans et réputé pour son intégrité.
Vladimir II promulgue un édit sur les taux d’usure qui met fin à l’arbitraire des usuriers. Ce texte fixe des taux d’usure raisonnables et interdit, par exemple, de majorer les taux d’intérêt sur les créances en cours. Vladimir se rend compte que les terres russes sont dans une situation extrêmement dangereuse et use de son influence pour empêcher l’éclatement des luttes intestines. Se faisant, il se pose en arbitre et n’hésite pas à recourir le cas échéant à la force. A cette époque, les princes russes se souviennent encore de leurs origines Riourikides et comprennent qu’il faut faire front commun face à une menace extérieure. En 1111, Vladimir marche à la tête de ses troupes contre les Polovtsy et leur inflige une lourde défaite.
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Grand-prince de Kiev entre 1113 et 1125, il est aussi le premier gouvernant à avoir analysé son expérience personnelle et formulé ses recommandations sous forme d’une Instruction. Ce monument littéraire expose sa vision du prince chrétien idéal et fait l’apologie de l’amour du travail, de la paix et de la générosité.
La soi-disant « Couronne Monomaque » est également associée au prince Vladimir II parce que les tsars de Russie étaient sacrés avec cette coiffe. La version officielle de son origine est formulée au 16ème siècle: c’est le don de l’Empereur de Byzance Constantin IX Monomaque à son petit-fils, le prince de Kiev Vladimir Monomaque. La coiffe devait symboliser la continuité du pouvoir des tsars russes, héritiers des Empereurs de Byzance. En réalité, cette version est plus que douteuse. Constantin est mort en 1055 quand Vladimir n’avait que deux ans et il y avait peu de chances qu’il devienne un jour le Grand-prince. Il n’en reste pas moins que « la Couronne de Monomaque » soit un objet historique précieux et est conservé à ce titre dans les musées du Kremlin de Moscou.
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