Quel doit être l’Etat contemporain pour que société conserve son rôle réunificateur? Le 3ème Forum politique international se déroule actuellement dans l’une des villes les plus anciennes de la Russie, Iaroslavl.
Lors de la cérémonie d’ouverture une nouvelle a bouleversé les participants du Forum. L’avion Iak-42 avec l’équipe de hockey sur glace Lokomotiv se rendant à Minsk, s’était écrasé près de Iaroslavl. Sur 45 personnes seulement deux avaient survécu. Les participants ont observé une minute de silence. Le programme du Forum était modifié.
Sous le patronage du président Dmitri Medvedev, le Forum de Iaroslavl a attiré cette année 500 politologues, sociologues et politiques venus de 40 pays du monde. Cette édition a pour thème « Etat contemporain à l’époque de la diversité sociale ». Le Forum a trois sections: « Instituts démocratiques dans les sociétés multiethniques », « Riches et pauvres: où est l’équité? », « Sécurité globale et conflits locaux ».
Parmi les invités du Forum, il y avait Abdullah Gül, le premier ministre turc. « Nos différences sont notre richesse » a-t-il dit en intervenant au Forum. Les leaders des deux pays ont profité de l’occasion pour discuter un nombre de questions en particulier la situation au Proche Orient à la lumière du conflit turco-israélien qui s’était dernièrement accentué.
Les relations interethniques et la ségrégation selon le niveau des revenus restent les problèmes les plus épineux pour tous les Etats du monde dont la Russie. Mais malgré les difficultés celle-ci continuera à progresser sur la voie des réformes démocratiques, a dit Dmitri Medvedev :
« Nous voulions vivre dans un Etat démocratique et moderne et nous continuons à le vouloir. Nous voulons vivre dans une société libre des gens libres et dans un monde sans violence ni pauvreté. Notre devoir est donc de préserver l’intégrité de notre pays. Sinon, celui-ci cessera tout simplement à exister. Notre diversité multiethnique est un défi à relever mais aussi un avantage à notre disposition. Historiquement, la mission de la Russie est de réunir les cultures si différentes par la langue, la religion, les coutumes ».
L’échec de la politique du multiculturalisme a fait l’objet d’une discussion à part. Cet échec est déjà avoué par l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Mais l’idée du multiculturalisme est toujours là. Sa remise en cause est avant tout la conséquence de la crise économique. Tous les problèmes de la société multiethnique naissent de la situation des couches pauvres de la population qui demandent une justice sociale. C’est parmi les moins bien lotis que la xénophobie et l’intolérance s’affirment le plus rapidement, a insisté Dmitri Medvedev. Selon le directeur du Centre de l’étude de la société postindustrielle, Vladislav Inozemtsev, l’Etat contemporain doit donner une nouvelle définition de l’équité.
C’est dans la section «Sécurité globale et conflits locaux » qu’on a vu surgir les différences Russie-Occident. Ainsi, Moscou préfère recourir aux moyens diplomatiques lors de la résolution des conflits locaux tout en respectant la souveraineté de l’Etat. Mais l’OTAN s’estime avoir le droit d’intervenir dans les affaires des autres lorsque ceux-ci violent les principes fondamentaux. C’est ce qu’a déclaré l’ancien secrétaire général de l’Alliance atlantique, Lord Georges Robertson. Il a quand-même reconnu que toutes les méthodes employées par l’OTAN ne donnaient pas toujours de résultats voulus.
Mais il y a une chose qui est commune à tous les participants de la discussion. A l’échelle mondiale les efforts des organisations internationales tels que l’OTAN ne suffisent plus pour préserver la paix. Les douze derniers mois ont largement démontré que les chocs dans une région du monde se répercutent sur toutes les autres.
