L’Union européenne promet d’adopter de nouvelles sanctions contre la Syrie. « Si Bashar el-Assad ne change pas, s’il n’y a pas de changement de régime, il faudra accentuer la pression sur la Syrie », déclare le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé. Sans l’UE et l’OTAN la situation en Syrie risque de déborder après la fin du ramadan.
La Syrie ne suivra pas la voie de la Libye. C’est que la situation y est très différente même géopolitiquement – la Syrie est traditionnellement proche de la Turquie, du Liban, de l’Irak, de l’Iran, d’Israël.
C’est la Turquie qui pourra jouer le rôle déterminant. Ce pays se veut leader régional et ne veut pas la Syrie forte avec el-Assad à la tête. L’opinion de Stalislav Tarassov, le politologue russe spécialisé en Orient :
« Les journaux turcs parlent beaucoup d’une éventuelle intervention des forces armées turques en Syrie afin de mettre en place une sorte de zone tampon. Le président turc Abdullah Gül a récemment déclaré qu’el-Assad avait perdu toute confiance politique de la Turquie. Le conflit risque alors d’avoir une tournure régionale. L’Iran est un autre pays qui pourrait intervenir dans le conflit mais afin de soutenir el-Assad ».
Une escalade du conflit de la sorte risque d’aboutir à une guerre interconfessionnelle. Ce sera la guerre avec la participation iranienne. C’est pour cela que les puissances occidentales sont tellement préoccupées par la situation en Syrie. Mais le problème, c’est que chacune poursuit ses propres buts. L’UE et les Etats-Unis sont sur le point de se battre pour les ressources naturelles de la région. Le danger est pourtant ailleurs – c’est que personne ne veut Bashar el-Assad comme président de la Syrie.
Selon le président de l’Institut russe du Proche-Orient, Evgueny Satanovskiy, il n’y a que la Russie et la Chine à avoir une position pondérée sur le problème syrien. Le ministre adjoint des Affaires étrangères russe Mikhaïl Bogdanov a remis au chef d’Etat syrien le message du président de Russie. Ce message est à la base du projet de résolution sur la Syrie proposé par la Russie au Conseil de sécurité des Nations Unies et soutenu par le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, les pays du BRICS. Pour les experts, la solution proposée par la Russie a toutes les chances de normaliser la situation en Syrie alors que toute escalade du conflit ne peut que déclencher une vraie guerre qui entraînera dans son sillage de nombreux pays, des Etats arabes aux pays de l’Alliance atlantique.