Les titres du 2 septembre 2011

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WikiLeaks dévoile les plans d’attaque contre l’Iran/Les trois parts du gâteau pétrolier libyen/Le tandem russe repasse sur la même longueur d'onde

Komsomolskaïa pravda
WikiLeaks dévoile les plans d’attaque contre l’Iran

Le célèbre site WikiLeaks a réussi à se procurer des dépêches envoyées à Washington par l’ambassade des Etats-Unis en Israël, écrit vendredi 2 septembre le quotidien Komsomolskaïa Pravda, qui a pris connaissance de ces documents.

Après le renversement des régimes en Tunisie, en Egypte et au Yémen par les révolutions arabes soutenues par l’Occident, après le renversement du colonel Kadhafi, qui semblait éternel, par les insurgés libyens avec l’aide décisive de l’OTAN, et sachant que l’opposition syrienne est sur le point de mettre une croix sur le règne du président Bachar al-Assad, la communauté internationale a porté  une nouvelle fois son attention sur l’Iran. Ce pays demeure le principal ennemi des Etats-Unis non seulement dans la région du Grand Moyen-Orient, mais également géopolitiquement et historiquement. Au XXIe siècle, pratiquement seul, Téhéran ose défier ouvertement Washington et son principal allié dans cette partie de la planète, Israël. Pour cette raison, les Américains et les Israéliens élaborent leur stratégie à long terme à l’égard de l’Iran, dont la principale tâche consiste à l’étouffer par des sanctions économiques et politiques, et en cas de nécessité, porter une frappe militaire contre "l’ennemi insolent."

Le célèbre site WikiLeaks a transmis au quotidien Komsomolskaïa Pravda des dépêches de l’ambassade américaine en Israël envoyées à Washington. Elles contiennent tout la conception de "l’encerclement" militaro-politique de l’Iran que les Etats-Unis, Israël et leurs alliés dans certains pays du Golfe devraient mettre en œuvre. Or, la Russie s’est mise en travers de ces plans ambitieux. Washington estime que la Chine a rejoint la position de la Russie. Les dépêches contiennent des informations expliquant comment les Américains s’apprêtent à surmonter ces obstacles et à déstabiliser la situation en Iran. Les Etats-Unis sont même prêts à contourner l’ONU (vu comment l’Occident a utilisé la résolution du Conseil de sécurité sur la Libye, personne ne croira à ses affirmations sur le respect du droit international).

Quoi qu’il en soit, Washington prévoit de confier à la Russie seulement un rôle "épisodique" dans le futur règlement du problème iranien. Les Etats-Unis semblent se réserver à eux-mêmes et à Israël les premiers rôles. Mais Moscou n’admettra certainement pas un tel scénario.
 
Kommersant
Les trois parts du gâteau pétrolier libyen

Les représentants de plus de 60 pays se sont réunis au Palais de l’Elysée afin de déterminer l’avenir de la Libye, écrit vendredi 2 septembre le quotidien Kommersant. Toutefois, dès le départ la majorité d’entre eux s’est vu attribuer le rôle de figurants. Les premiers violons étaient joués par le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron, qui présidaient le forum, ainsi que la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Les organisateurs ont reconnu que la principale tâche de la réunion était l'établissement du schéma de formation d’un Etat démocratique en Libye qui remplacera la dictature de Mouammar de Kadhafi, qui a duré plus de 40 ans, ainsi que la planification de la restauration de l’économie libyenne qui a souffert pendant la guerre.

Cependant, selon les experts, les discussions sur l’organisation en Libye des élections libres et la discussion des problèmes du rétablissement de l’approvisionnement en eau et en nourriture dans le pays dévasté cachaient le principal objectif de la conférence: les vainqueurs s’empressent de s’assurer le droit de récupérer les meilleures parts du gâteau libyen. Les principales valeurs en Libye sont les réserves pétrolières de 29,5 milliards de barils, ainsi que les réserves de gaz naturel (1.600 milliards de mètres cubes). Et l’Occident a commencé à se partager ces ressources bien avant la chute de Tripoli.

Comme l’a annoncé hier le quotidien Libération, déjà en avril, le Conseil national de transition (CNT) libyen a promis de donner à la France le contrôle de 35% du pétrole libyen en échange de son soutien militaire et politique. Le quotidien a réussi à obtenir la lettre du chef du CNT Mahmoud Jibril adressée à l’émir du Qatar Hamad bin Khalifa al-Thani dans laquelle le dirigeant de l’opposition libyenne informe de l’accord avec la France sur le transfert du contrôle de 1/3 du pétrole libyen en échange d’un "soutien total et inconditionnel du Conseil." Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré hier qu’il n’avait pas connaissance d’une telle lettre. Cependant, il considère qu’il serait logique que les pays qui ont activement soutenu les rebelles reçoivent des privilèges lors de la reconstruction de la Libye.

D’ailleurs, l’Italie ne perd pas de temps non plus. En début de semaine, la compagnie pétrolière ENI, qui avait activement travaillé en Libye avant la guerre, a signé avec le CNT un accord de coopération dans le secteur énergétique. Les rebelles ont promis de fournir à la compagnie italienne toutes les conditions nécessaires à la relance de son activité en Libye.

Dernièrement, la Russie a également redoublé d’efforts dans sa politique libyenne. Moscou a accepté de participer à la conférence à Paris, et a reconnu hier le CNT en tant que pouvoir légitime de la Libye. Toutefois, la Russie est moins préoccupée par la signature de nouveaux contrats que par la mise en œuvre des anciens. Et Moscou ne le cache pas. "Nous partons du fait que les accords conclus antérieurement entre la Russie et la Libye et d’autres obligations mutuelles entre les pays restent en vigueur et seront exécutés", a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères dans son discours sur la reconnaissance du CNT libyen.

Toutefois, les experts estiment que Moscou ne doit pas en parler avec les nouvelles autorités libyennes. "Les décisions économiques seront prises par les pays qui ont permis au Conseil de transition d’accéder au pouvoir", a expliqué le rédacteur en chef du magazine Russia in Global Affairs Fedor Loukianov. Il estime que la Russie ne devrait pas compter sur la mise en œuvre des anciens accords. "Dans le meilleur des cas, les compagnies occidentales inviteront les sociétés russes en tant que partenaires", affirme l’expert.
 
Nezavissimaïa gazeta
Le tandem russe repasse sur la même longueur d'onde

Le président russe Dmitri Medvedev a confirmé cette semaine son intention de participer au congrès du parti Russie unie, écrit vendredi 2 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta. L’événement aura lieu les 23-24 septembre. "Je viendrai au congrès et j’y tiendrai un discours", a déclaré le chef de l’Etat. Il a ajouté, au sujet des relations au sein du tandem: "Tout se déroule comme prévu. Chaque force politique doit un avoir un programme à long terme, et nous en avons un."

Dmitri Medvedev est satisfait de la mise en œuvre des plans qu’il avait fixé en coopération avec le premier ministre Vladimir Poutine: "Ils sont conçus pour le long terme." Le système politique en Russie, selon le chef de l’Etat, doit être réformé "progressivement, mais rigoureusement": "Il serait utile de revenir à l’idée de l’élection du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), et de rendre les enquêtes parlementaires "plus efficaces." Cependant, a-t-il souligné, "cela ne signifie pas que nous devons renoncer à tout ce qui a été fait au cours des 10-12 dernières années, mais nous devons apporter des changements dans toutes les institutions du système politique."

Les réponses de Dmitri Medvedev aux journalistes paraissent calmes et pesées. Et même légèrement floues. Mais une conclusion indiscutable s'impose: Medvedev et Poutine sont dans un processus de négociations. Pendant très longtemps les deux dirigeants évitaient même de s'évoquer réciproquement dans les déclarations publiques. Ce qui apportait un élément supplémentaire d’instabilité dans la vie politique du pays. Le brouillard s’est-il dissipé cette fois? Que signifie le fait que Medvedev accepte de participer au congrès du parti Russie unie? Quels seraient les thèmes de la discussion du tandem à la veille de ce congrès?

Selon le président de la Fondation pour une Politique efficace, Gleb Pavlovski, les relations entre Medvedev et Poutine "ne sont pas un événement mais un processus", incluant les négociations sur les questions importantes: "Par exemple, une éventuelle réforme pourrait lier le gouvernement au parlement de manière plus importante qu’aujourd’hui. Le gouvernement pourrait être renforcé non pas parce qu’il est dirigé par un leader national, mais institutionnellement." Gleb Pavlovski admet que Medvedev puisse annoncer son intention de briguer le prochain mandat présidentiel. Mais l’expert considère comme faiblement probable le maintien de la structure actuelle, car dans le cadre du tandem le président n’a pas réussi à mettre en œuvre pleinement son programme avec le gouvernement actuel: "Et ce n’est pas du fait de l'existence d'un programme alternatif, mais parce que le mécanisme ne fonctionnait pas."

Gleb Pavlovski penche plutôt pour un autre scénario: "Poutine pourrait rester premier ministre. Mais il est question des garanties, non seulement pour Poutine, mais également pour tout un secteur des élites russes représentées par le premier ministre." Ces garanties sont étroitement liées à la personne de Poutine, ce qui n’est pas une bonne chose: "Cela engendre l’incertitude de l’élite et de Poutine. Il existe plusieurs solutions au problème. Je veux parler de divers accords politiques."

Gleb Pavlovski critique l’éventuel scénario de l’accord qui affaiblirait le présidentialisme au profit du gouvernement: "Cela est également dangereux dans le système russe du pouvoir. Actuellement le président est au centre. En renforçant le gouvernement, il faut renforcer le parlement pour éviter la dualité du pouvoir. Or, le renforcement du parlement nécessiterai le perfectionnement du système des élections et du système judiciaire, autrement dit la réforme dont parlait Medvedev."

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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