La Russie entend défendre ses intérêts économiques en Libye, a déclaré le représentant spécial du président russe pour l’Afrique Mikhaïl Marguélov. A la demande de Dmitri Medvedev il prendra part à la conférence des « Amis de la Libye » le 1er septembre à Paris et formulera la vision russe du développement du pays après le conflit. Le forum réunira 60 délégations étrangères, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, les leaders de France et de Grande-Bretagne, Nicolas Sarkozy et David Cameron.
Même si la coalition de pays occidentaux avait opté pour une variante musclée de règlement de la crise intérieure libyenne, la Russie est toujours persuadée que le rôle clé dans la transition pacifique doit revenir au CS de l’ONU et à ses autres organismes, a annoncé l’émissaire du président russe. M. Marguélov a l’intention de porter cette prise de position à la connaissance des délégués à la conférence. Le MAE de Russie ne s’attendait pas à une invitation officielle à Paris, mais finalement elle a été parmi les premiers pays invités. Qui plus est, son rôle à la conférence est l’un des plus importants, considère le porte-parole du MAE de France Bernard Valero.
Il est clair que les jours du régime Kadhafi sont comptés, et le pays est confronté au problème de transition à un nouvel Etat. Il y a quelques jours on pouvait lire à l’Internet un plan de l’ONU de relèvement de la Libye, traitant du rôle dans ce processus des organisations internationales, y compris de l’OTAN. En dépit de tous les aspects positifs de ce document, l’essentiel y manque, la possibilité pour le peuple libyen de décider lui-même de son sort. On comprend que l’Occident entend influer très activement sur la formation d’une « nouvelle » Libye. Mais la Russie n’envisage non plus de rester à côté de ce processus. Selon M. Marguélov, Moscou planifie d’exercer une certaine influence sur la transition à une Libye sans Kadhafi et va y défendre ses intérêts économiques.
M. Marguélov considère que la direction de ce pays nord-africain aura à accomplir les difficiles tâches de formation des organes du pouvoir, de relèvement économique, de préservation de la souveraineté et de l’intégrité sans une ingérence extérieure. Il a noté que la participation de la Russie à la conférence sur la Libye avait un caractère de prise de connaissance. Pour Moscou il importe de voir ses possibilités réelles d’avancer dans l’accomplissement des tâches fixées.