La patronne du Fonds Monétaire International (FMI) Christine Lagarde a appelé les leaders mondiaux à coordonner mieux leurs actions pour éviter une nouvelle spire de la crise économique globale. L’une des mesures proposées par Mme Lagarde consiste dans une recapitalisation forcée de la sphère bancaire.
En fait Christine Lagarde a constaté une nouvelle fois que l’économie mondiale approchait de nouveau une limite critique. Et les deux plus importantes régions – l’Europe et les Etats-Unis – y ont beaucoup contribué. La baisse de la notation des Etats-Unis après la décision sur de rehausser le plafond de la dette d’Etat a fait exploser les marchés mondiaux. Tandis que l’accroissement de la dette souveraine dans les pays de l’UE a entraîné une série de déclarations de leaders européens sur la réduction des dépenses publiques afin de lutter contre le déficit budgétaire.
La situation dans l’UE rappelle en effet un serpent qui mord sa queue. D’un côté, les accords de Maastricht (ayant donné naissance à l’UE) sur l’inadmissibilité pour la dette d’Etat de dépasser 60 % du PIB, sont depuis longtemps violés. Aujourd’hui la moyenne est de 84 %. D’un autre, le seul mécanisme de financement des déficits budgétaires reste l’accroissement de cette même dette. En somme dans les pays évolués il a augmenté de 30 % depuis 2008. Tel est le prix du salut d’un nouveau défaut financier moyennant la stimulation budgétaire et une politique monétaire très douce.
Au fond, ces mesures anticrises sont devenues une source de nouveaux phénomènes de crise. Le résultat est prévisible – une baisse de la croissance économique globale. Les analystes de la grosse banque américaine Morgan Stanley ont revu à la baisse le pronostic de la croissance du PIB mondial de 4,5 % à 3,9 %. Sur la liste de peu surs figurent: les Etats-Unis, l’Allemagne comme la plus importante économie de l’UE et même un pays émergeant comme la Chine. La situation est donc loin d’être positive, a estimé dans son interview à notre radio Denis Moukhine, analyste de la banque Globex:
« Il y a la situation aux Etats-Unis et celle en Europe. Il est prématuré de dire que le négatif est passé, parce qu’il y a des questions importantes en souffrance et le tableau macroéconomique continue d’empirer. Aucun signal positif d’une amélioration de la situation économique dans les principaux pays de l’UE et dans les Etats-Unis n’est enregistré. Les attentes du marché du moins ce mois-ci au sujet des perspectives de la croissance économique aux Etats-Unis et dans la zone euro sont plutôt pessimistes ».
La patronne du FMI donne la recette comment éviter une nouvelle récession. Elle est tout aussi évidente que difficile à appliquer. Mme Lagarde propose aux élites du monde d’ordonner la politique macroéconomique compte tenu du soutien de la croissance du PIB. Les banques centrales doivent appliquer des mesures non traditionnelles d’encouragement des économies. Le plus difficile c’est de persuader les investisseurs que leurs placements de capitaux dans l’économie ne conduisent pas à une faillite. Pour le moment, sur fond d’une turbulence prolongée des marchés, ils préfèrent investir dans l’or.