Les cambriolages de musée de notre temps

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Le plus retentissant des cambriolages de musée s’est produit le 22 août 1911. La Joconde de Léonard de Vinci a été dérobée au Louvre. C’était il y a exactement un siècle jour pour jour!

Le plus retentissant des cambriolages de musée s’est produit le 22 août 1911. La Joconde de Léonard de Vinci a été dérobée au Louvre. C’était il y a exactement un siècle jour pour jour! Une raison de plus pour se poser la question: qui et pourquoi vole les oeuvres d’art qu’il est parfois impossible de revendre et si cette pratique va continuer à l’infini?

La disparition de La Joconde finalement recouvrée, était une affaire fort embrouillée qui a duré deux ans. La célèbre toile a été volée par l’Italien du nom de Perugi qui travaillait comme peintre en bâtiment ou vitrier au Louvre. C’est pendant près deux ans qu’il a gardé la précieuse toile tantôt sous son lit, tantôt dans un tas de bric-à-brac dans une maison désaffectée. Quand il a compris qu’un prix juteux allait être versé pour la restitution du tableau, le voleur a décidé de le rendre non pas à la France où il était conservé légalement, mais à l’Italie où il avait été créé. D’ailleurs, Perugi qualifiait son crime d’acte de patriotisme faisant croire qu’il avait commis le vol dans le seul but de restituer le chef-d’oeuvre à son pays natal. Ce faisant, il tenait absolument à récupérer le prix mais on pas tardé à apprendre qu’il s’était rendu coupable d’autres vols également. Perugi a eu de la chance. Il n’est resté en prison qu’un peu plus d’un an, avant de disparaître dans la fournaise de la Première guerre mondiale. Le policier qui enquêtait sur le vol de La Jonconde était la seule personne à avoir vécu longtemps après les événements d’il y a cent ans. Devenu riche du jour au lendemain, il s’est acheté un domaine à la Martinique juste après la guerre et y déménagé avec toute sa famille.

Les voleurs préfèrent généralement les collections privées mais les musées publics commencent ces derniers temps à battre les records de « fréquentation ». Rien que l’année dernière un de ces « visiteurs » a dérobé au Louvre 5 tableaux des maîtres du XXème siècle comme Picasso, Matisse et Modigliani, pour une bagatelle de 500 millions d’euros. La police de Boston tient depuis 20 ans « un fonds de prix » doté de 5 millions de dollars qui doit être versé à celui qui aiderait à retrouver 13 toiles de Rembrandt, de Vermeer et d’autres génies du même rang dérobées en 1990 au Musée Isabelle Stewart Gardner. Il y a trois ans, il y a eu des cambriolages à San-Paolo et à Zurich faits à l’identique: en plein dimanche des individus armés ont fait irruption au musée, arraché des tableaux des murs et se sont sauvés en voiture. Il existe tout un courant dans le cinéma moderne appelé Heist Film qui est un véritable manuel pour les cambrioleurs. Un film à suspens a été réalisé à l’époque soviétique. C’est « Le retour de Saint-Luc » qui s’inspire des événements réels des années 1960, le vol d’une toile du peintre hollandais Franz Haals au Musée des Beaux-Arts Pouchkine à Moscou.

Le meilleur moyen de dissuader les voleurs consiste évidemment à perfectionner le système de protection des oeuvres d’art. C’est ainsi que les concepteurs russes des « serrures » anti-vol mettent au point les divers procédés de marquage des pièces de musée qui déclenchent l’alarme à la moindre tentative de cambriolage.

« Les fonds des musées d’État peuvent inclure une variété infinie d’objets matériels et il est pratiquement impossible de trouver le moyen de protection. C’est pour cela que nous avons choisi de marquer les objets faits de matériaux différents notamment non organiques, en optant finalement pour les objets en verre qui devaient être marqués de façon à les sécuriser contre le vol. Les collaborateurs de notre musée et les experts en marquage ont ajouté au code-barres traditionnel une marque fluorescente spéciale », dit Youlia Youmacheva, une collaboratrice du Musée historque d’État de Moscou.

Tandis que les uns sont à la recherche des procédés innovants pour sécuriser les valeurs de musée, les autres sont comme toujours en quête des moyens permettant d’en faire leurs choux gras. Il y a juste qulques jours, le 14 août, un inconnu a dérobé dans un hôtel de Californie du Sud un dessin de Rembrandt évalué à environ 250 mille dollars. Le dessin s’intitule « La sentence ». Ce nom préfigurera-t-il du destin du cambrioleur? Le dessin de Rambrand a, heureusement, été retrouvé deux jours plus tard alors que le voleur a disparu dans la nature.

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